Le stock national va passer de 10 à 30 jours La crise du gaz butane exige une hausse du volume de stockage

La crise consécutive à la distribution des bouteilles de gaz butane a exigé du gouvernement une réflexion sur la nécessité de porter de 10 à 30 jours le stock national de ce produit pour parer à toute éventualité dans l'avenir, a déclaré Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines.
La production de gaz butane, qui se maintient annuellement au niveau de 110 à 115 millions de bouteilles, a été mise à rude épreuve par la vague de froid exceptionnelle ayant frappé le nord du pays depuis le début du mois, qui a épuisé le stock national estimé à 10 jours, a fait savoir le ministre. «Cette crise a révélé des carences au niveau de la distribution des produits pétroliers», a-t-il indiqué, ajoutant qu'un programme national est en cours d'élaboration pour porter le stock national de 10 jours à un mois. Il a souligné que le
Trésor contribuera à son financement à hauteur de 200 milliards de DA (2,7 milliards de dollars).Dans la wilaya de Chlef, plus de 10 500 bouteilles de gaz butane sont distribuées journellement par l'entreprise Naftal et l'entreprise privée Norgaz, a-t-on appris jeudi auprès de la wilaya.
Cette opération, enclenchée au lendemain des intempéries, a permis de prendre en charge la forte demande de ce produit, formulée par les citoyens notamment ceux des zones rurales. Supervisée par la cellule de crise, mise en place au niveau de la wilaya et des agents de la direction des mines et de l'énergie,
cette opération a permis de maîtriser la situation et de satisfaire progressivement les besoins de la région après la forte tension constatée durant les premiers jours qui ont suivi les chutes de neige. Toutefois, aucune tension n'a été enregistrée sur le carburant, les stations-service étant approvisionnées régulièrement, a ajouté la même source dans un communiqué rendu public jeudi.
Dans la wilaya de Médéa, des citoyens témoignent : «Nous n'avons pas de gaz donc pas chauffage. Nous sommes doublement isolés et personne n'est venu pour nous apporter de l'aide. C'est comme s'il n'y avait pas d'autorité, pas de commune.» Ils sont des millions d'Algériens à exprimer le même désarroi, la même désolation, qui illustre l'incurie des pouvoirs publics devant une telle catastrophe, à savoir, régions isolées, routes coupées et pénurie de gaz butane d'une ampleur inédite.