Algérie

Le statut de médecin résident au menu des négociations



Une nouvelle réunion de travail entre les délégués des résidents et les cadres du ministère de la Santé se tiendra, aujourd'hui, en présence du premier responsable du secteur, le Pr Mokhtar Hasbellaoui.L'ordre du jour du douzième round de négociations entre les deux parties n'est pas limité à la seule révision du statut de résident, mais il sera élargi à d'autres revendications du Collectif autonome des médecins résidents algériens.
Le ministre de la Santé procédera, ainsi, à l'installation du groupe de travail chargé d'apporter des modifications et de réviser le contenu du statut actuel du résident.
Ce groupe de travail sera animé, outre des experts en la matière, par des représentants des départements de la Santé et de l'Enseignement supérieur, ainsi que des délégués du Camra. Comme convenu lors de la onzième réunion, les résidents, en grève ouverte, remettront sur le tapis d'autres propositions liées au dossier du statut de résident, ainsi que celles traitant d'autres questions non encore résolues. "La proposition du Camra portera sur un ensemble de points concernant ce dossier. Nous aborderons les droits légitimes des résidents. Ce nouveau texte devra aussi définir les tâches des futurs spécialistes. Nous proposerons également des modifications inhérentes aux congés spéciaux, à la durée de la garde. Nous demanderons aussi l'instauration du repos sécuritaire. Nos représentants défendront également la place du résident qui n'est pas considéré comme un médecin fonctionnaire, et ce ne sont pas des étudiants. Nous sommes des médecins qui exerçons et suivons en même temps une formation en post-graduation", expliquera le Dr Taïleb. Ce nouveau rendez-vous de dialogue sera aussi mis à profit pour discuter les autres questions contenues dans le compte rendu de la réunion du 10 avril dernier. Les délégués du Camra reviendront sur la question du service civil qui continue d'alimenter la chronique nationale. Tout en tenant au principe de l'abrogation du caractère obligatoire du service civil avec un échéancier précis, les résidents exigent, selon les termes du compte rendu de la réunion, que la durée du service civil ne soit pas supérieure à deux années.
D'ailleurs, le Premier ministre Ahmed Ouyahia n'a pas manqué, lors de sa sortie médiatique de samedi, de revenir sur le sujet d'une manière tranchante et irrévocable : "Le service civil ne sera pas supprimé. Sinon, ce sera le désert médical." Autrement dit, le gouvernement refuse d'annuler le service civil qui garantit l'accès aux soins sur tout le territoire national.
Cette réponse du chef de l'Exécutif n'a pas laissé indifférents les membres du Camra qui exigent, à l'occasion, de définir d'abord le désert médical. "Le désert médical désigne, par définition, un déficit en médecins, en paramédicaux, en hôpitaux et en médicaments. Si l'on s'en tient à cette définition, à l'exception des wilayas d'Alger et d'Oran, qui sont couvertes selon les normes de l'OMS, soit 34 médecins pour
10 000 habitants, le reste des wilayas souffre de désert médical, parce que ces régions sont à 12 praticiens pour 10 000 habitants. Pour les paramédicaux, on est aussi en deçà des normes, on est à 2,3 infirmiers au lieu de 4 pour un médecin. En Algérie, malheureusement, on n'a pas encore défini le désert médical", rappellera le Dr Taïleb. Lors de la séance de travail d'aujourd'hui, les deux parties en conflit aborderont la question d'instauration de la prime de transport, telle qu'exigée par le collectif.
Les représentants des résidents proposeront aussi l'octroi d'une prime de location en cas d'indisponibilité de logement pour les praticiens affectés dans les wilayas du nord du pays et qui habitent à plus de 50 km de leur lieu de travail. Les délégués du Camra plaideront en faveur de l'activité lucrative pour l'élargissement de ce droit aux autres spécialistes affectés, dans le cadre du service civil, dans des établissements hospitaliers du nord du pays. D'autres propositions, qui seront présentées, traiteront du dossier de l'ouverture de postes budgétaires pour les praticiens non assujettis au service civil, ainsi que du droit à l'installation de laboratoire polyvalent à titre privé.
Enfin, le bureau national du Camra lance un appel, dont le dernier daté d'hier, à l'ensemble de la corporation des résidents au maintien de la grève jusqu'à satisfaction des revendications, tout en réitérant son attachement au dialogue.
Hanafi H.


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