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Le statut de la Palestine face au veto américain Commentaire



Le statut de la Palestine face au veto américain                                    Commentaire
Mahmoud Abbas a décidé d'agir par étapes dans le processus d 'adhésion de la Palestine à l'Onu. Ce week-end, devant la 67e session de l 'Assemblée générale, le président a plaidé pour un statut d 'Etat observateur pour la Palestine, similaire à celui du Vatican. Si ce projet aboutissait, ce serait une seconde grande victoire pour cet Etat arabe qui siège depuis plus d 'une année comme membre à part entière de l 'Unesco, le puissant organisme culturel de l 'Onu. De sa position d 'Etat observateur à l 'Onu, le président Abbas pourrait, en effet, consolider la place de la Palestine au sein de la communauté internationale en attendant que la cause de son peuple connaisse le triomphe final. Il pourrait ainsi mieux activer les pressions internationales, obligeant Israël à aller vers des négociations de paix devant déboucher sur la solution définitive de deux Etats, l'un palestinien, l'autre israélien. Mahmoud Abbas a donc eu de bonnes raisons d'avoir modifié sa stratégie d'une adhésion immédiate de la Palestine comme le 194e Etat onusien. Son initiative pouvait certes, avoir un soutien massif au sein de l'Assemblée générale. Or, à la différence de celles du Conseil de sécurité, les résolutions de l 'AG sont purement politiques et non juridiques puisqu'elles ne sont pas exécutoires. Ce serait, bien entendu un franc succès international moral pour la cause palestinienne. Sachant que son initiative se heurtera au veto américain, le président Abbas a décidé de différer, pour 2013, la question du plein statut. Lorsque les Palestiniens avaient avancé cette initiative, en 2011 avec le soutien de la Ligue arabe, le puissant lobby sioniste AIPAC, qui gère la vie politique américaine, avait usé de pressions sur Barak Obama dont tout le monde connaît l 'attachement à la création de l 'Etat de Palestine tel qu'il a été mentionné dans la « feuille de route » du quartet. Le président des Etats-Unis avait dit mieux dans son message au monde arabe en 2011, en soutenant le principe du retour d'Israël aux frontières d'avant la guerre des Six jours de juin 1967. La communauté internationale avait applaudi, mais « c 'est la phrase de trop » pour l'AIPAC qui jettera tout son poids dans la bataille en faisant inviter Benyamin Netanyahu par le Congrès américain. Le Premier ministre israélien occupait l'anti-chambre de la diplomatie des Etats-Unis. Forcé de « corriger » ses propos, Obama menace alors ouvertement de bloquer tout projet d 'adhésion de l 'Etat de Palestine à l 'Onu si la création de cet Etat n 'était pas négociée avec Israël. Les portes de la Maison-Blanche lui sont alors ouvertes pour un second mandat. Ne voulant pas gêner le président Obama dans sa campagne pour les présidentielles de novembre prochain, Mahmoud Abbas choisit alors de plaider le statut d 'Etat observateur. Quelle sera la réaction des Etats-Unis si ce projet, qui a de fortes chances d 'être adopté à une large majorité par l'Assemblée Générale, parvenait au Conseil de sécurité ' Au jour d 'aujourd 'hui, c'est le rejet pur et simple. Réélu pour un second et dernier mandat à la Maison-Blanche, le président Obama aura, en 2013, les coudées franches pour aborder la question de la relance du processus de paix israélo-palestinien. Le processus au Proche-Orient a souffert encore davantage des événements qui ont cours depuis 2 ans dans la région. Le « Printemps arabe » aura été une grande aubaine pour Israël pour rejeter le dialogue avec les Palestiniens en vue d 'un accord de paix. L'Etat israélien a fait encore plus grave, en accélérant la colonisation de la Cisjordanie pour mieux effacer les frontières d 'avant juin 1967. Tant que se prolongera la guerre civile en Syrie, planifiée en Occident, comme l'a été celle de la Libye, pour des intérêts géostratégiques profitant à l 'Etat d'Israël, la création de l 'Etat de Palestine ne sera pas une priorité pour les puissances occidentales, trop occupées, par ailleurs, par leur problème de crise de la dette publique. En revanche, les portes de l'Onu s'ouvriront plus largement devant la Palestine lorsque le Monde arabe aura retrouvé sa cohésion et exprimé à la face du monde sa détermination à défendre sa cause commune. Il ne semble pas, hélas, que le « Printemps arabe » tire à sa fin. C'est par la cohésion que les pays arabes pourront, en 2013, pousser le futur président des Etats-Unis à réparer l 'injustice de 65 ans envers la Palestine. Sinon le projet d 'Etat palestinien continuera de se heurter éternellement au veto des Etats-Unis.


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