L'état civil est-il un éternel point faible des communes ' Depuis des lustres, les services de l'état-civil focalisent les critiques et le mécontentement des citoyens sans qu'on puisse remédier à cette situation. Conscientes de cet état de fait, les autorités centrales ont déployé d'énormes efforts en matière de modernisation de ces services, notamment à travers la numérisation, ainsi que l'amélioration de l'accueil des citoyens, mais sur le terrain la situation reste discutable.Où se situe exactement le mal dont souffrent ces services où convergent toutes les actions administratives d'une commune ' Est-ce la faute à l'incompétence des gestionnaires, ou à une situation chaotique héritée des anciennes pratiques bureaucratiques qui ont la peau dure ' Inlassablement, les autorités reviennent à la charge pour tenter de corriger ce qui ne marche pas comme il se doit, dans ces services. Dans une récente instruction destinée aux walis de la République, le ministère de l'Intérieur, clairvoyant quant à la menace qui pèse sur le statut de citoyen, intimement lié aux services de l'état-civil, souligne «l'impératif de remédier en urgence aux dysfonctionnements» constatés au niveau de ces services.
L'instruction en question s'intéresse aux dysfonctionnements les plus courants, bureaucratiques et autres, comme le non-respect des délais de traitement des demandes et des conditions et règles d'accueil des citoyens, ainsi que des critiques dans la forme ciblant les lieux d'accueil des citoyens, qui ne sont pas adaptés à certaines catégories de personnes aux besoins spécifiques et l'absence de conditions de travail appropriées pour les employés et les guichetiers. Les walis, qui sont chargés de veiller, personnellement, à l'application de cette instruction, visant à simplifier et à dématérialiser les démarches administratives, pourront-ils réussir là où tous les efforts ont fini au pied d'un mur ' L'état-civil est embourbé dans des problèmes plus graves, dont les erreurs de transcription dans les documents.
Des erreurs qui, dans leur majorité, ont été commises lors de la saisie informatique des données, mais pour les corriger, c'est le citoyen qu'on fait courir à gauche et droite, jusqu'aux services hospitaliers pour ramener un certificat d'accouchement, à joindre à la constitution d'un dossier lourd, le déposer au service d'état-civil et attendre un mois ou plus afin d'obtenir un document correct, qui lui donne accès à sa citoyenneté.
En apparence, faut-il le reconnaître, les services de l'état-civil se sont de nos jours, considérablement, améliorés, et peuvent s'améliorer plus encore, mais dans le fond, ils resteront ankylosés par cet héritage d'un passé chaotique qu'on doit pouvoir corriger rapidement et aisément. N'est-il pas plus pertinent de traiter d'une manière globale et radicale ces problèmes de dysfonctionnement des services de l'état-civil, notamment à travers la motivation des équipes compétentes afin de les retenir dans leurs fonctions par divers moyens d'encouragement '
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Posté Le : 24/06/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com