Algérie

Le square Benacer, rouvrira-t-il un jour ?



Alors que dans certaines villes moyennes de l'Est algérien, des espacesverts, en nombre suffisant, viennent tempérer les effets d'un été caniculaire,à Constantine, non seulement ces espaces se comptent sur les doigts de la main,mais la plupart sont fermés au public de sorte qu'aucun coin de verdure n'estaccessible aux citoyens à la recherche d'un peu d'ombre, d'un peu de fraîcheur,aux heures les plus chaudes de la journée. C'est le cas par exemple du squareBenacer en plein centre-ville.  Bien que le secteur del'environnement de l'APC de Constantine ait fait état de deux ou troisopérations de réhabilitation de jardins publics, comme celui de Belle-Vue (faceà la CNAS) ou celui de l'ex-Gambetta (St Jean), de nombreux autres squares dedifférentes tailles et compositions ont été saccagés et pratiquement dépouillésde « leurs équipements et de toute trace de verdure », que ce soit à Daksi,Oued El-Hadd ou Sidi Mabrouk inférieur notamment. Aussi, l'on est arrivé ducôté de la municipalité à la solution la plus radicale, mais la plus absurde,celle qui consiste à considérer que pour préserver un espace vert (square oupetite aire de verdure), il fallait le clôturer et interdire sa fréquentationau public. C'est le cas de la quasi-totalitédes jardins, entretenus et donc relativement verdoyants, notamment celui dusquare Benacer, l'un des plus anciens espaces verts de la ville des ponts, etqui a résisté miraculeusement à la vague « de bétonnage » qui a déferlé surConstantine depuis les années 1990. Le square Benacer, avec son vis-à-vis lesquare Boumezzou, était un des plus beaux ornements du centre-ville et un lieude regroupement des jeunes et des vieux Constantinois en quête de fraîcheur etde calme à l'ombre des pins d'Alep séculaires et des acacias, dont les grappeschargées de fleurs tombaient jusqu'au sol. Le square Benacer, en particulier,recelait une source d'eau fraîche et claire qui s'échappait des failles d'unrocher et un bassin où venaient s'amuser des enfants. Tout autour, des bancs étaientdisposés dans les endroits les plus ombrageux et les plus frais et en cas debesoin des chaises qu'on pouvait louer, pour une heure ou deux, voire lajournée. Il est vrai que durant la dernière période de la décennie 1990, « desindividus venaient parfois cuver leur vin ou fumer leur joint », dans des coinsretirés du square consécutivement à un relatif relâchement de surveillance desagents, et ce « par manque d'effectifs ». Aussi, avant le début des années2000, les responsables de la commune de Constantine décidèrent de clôturer cesquare de façon hermétique et de l'interdire définitivement au public. Déjàpour le square Boumezzou, juste en face de Benacer, de l'autre côté des alléesBenboulaïd, l'APC avait déjà pris la décision de le bitumer, après que latotalité des équipements eurent disparu y compris les fameuses statues debronze, qui faisaient le ravissement des Constantinois. A la place de cetespace vert, les autorités élevèrent un kiosque à musique et une station debus, qui tout dernièrement furent rasés pour laisser la place à la constructionde deux hôtels.  Quant au square Benacer, toujoursfermé, les responsables interrogés sur son avenir nous ont promis « qu'il serarouvert un jour lorsqu'il sera entièrement retapé à neuf et doté d'un personnelsuffisant pour prévenir toute déprédation ». Avec 44° à l'ombre, et le seulhavre de paix claquemuré, le centre-ville de Constantine est devenu unvéritable no man's land, diront des citoyens désabusés.


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