Algérie

Le sport ou la main nourricière ' Point Net


Le sport ou la main nourricière ' Point Net
Sur instruction de leurs dirigeants, les joueurs et le staff du Mouloudia d'Alger ont boycotté la cérémonie officielle de remise des médailles et du trophée de la Coupe d'Algérie de football. Au-delà du fait, pour le moins scandaleux, et de son sens basique qui renvoie à l'attitude du mauvais perdant et du manque de fair-play de ses instigateurs, on aura remarqué également beaucoup de réactions.
Deux d'entre elles retiennent particulièrement l'attention, en ce qu'elles «enfoncent le clou». La première catégorie des réactions émane un peu de tout le monde. Quelques articles de presse à l'indigence mortelle, des «experts» en rien du tout, passionnés de foot sans prétention et dirigeants d'autres clubs, plus dans l'aigreur que dans la lucidité, y sont allés avec le même «enthousiasme», vers la même conclusion et souvent avec les mêmes mots.
Et qu'est-ce qui a effarouché tout ce beau monde dans cette histoire, dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle n'est pas du tout drôle ' Ils (les dirigeants du Mouloudia) ont «mordu la main qui les a nourris» ! Bien sûr, l'allusion est nette. Tout le monde le sait et certains l'ont dit : il n'y a aucune raison, ni économique, ni sportive, ni morale pour que Sonatrach, entreprise nourricière de l'Algérie, mette autant d'argent dans un club de football en particulier.
Le problème, ce n'est pas parce que les joueurs ne sont pas montés à la tribune du 5-Juillet pour recevoir la médaille des vaincus, que le «beau monde» en question a raison. Le scandale, Messieurs, n'est pas dans le fait que les dirigeants d'un club «gâté» se montrent à ce point ingrats (!) envers «l'Etat» qui a «choisi» le Mouloudia d'Alger pour entretenir son image de marque. Le scandale est dans le fait qu'une équipe, n'importe laquelle, agisse de la sorte ! Cela s'appelle l'éthique, la sportivité, le respect des règles du jeu, le sport et les moments solennels qui l'accompagnent.
Parce qu'à suivre le raisonnement en question, ça reviendrait à trouver quelque circonstance atténuante au même comportement, s'il avait été le fait d'un club, comme l'adversaire du jour par exemple, qui n'a pas bénéficié de la manne financière publique pour son fonctionnement.
La deuxième catégorie de réactions est comme suscitée de l'intérieur. Si elle ne manque pas d'arguments concernant la personne ciblée, elle apparaît tout de même comme une quête effrénée et presque désespérée du bouc émissaire idéal. M. Ghrib, le fantasque et roublard «président de la section football» du MCA, «gardé» aux plus hautes responsabilités du club pour ses seules' capacités de nuisance, a été donc «naturellement» désigné pour porter tout seul le chapeau de la honte. Bien sûr, il a la gueule de l'emploi. Bien sûr, il avait déjà annoncé la couleur puisque bien avant le jour du match, il a cru de son bon droit de ne pas disputer une finale' sans le président de la République !
Et ça, c'est quand il était sûr de gagner, il faut donc l'imaginer dans la détresse du perdant ! Mais il faut tout de même revenir à M. Amrouche. «Monsieur Mouloudia» de Sonatrach, directeur général et président du conseil d'administration de la SSPA, est tout simplement ahurissant. Prié de s'expliquer sur le fait qu'il ait demandé aux joueurs de ne pas monter à la tribune, il a été tout simplement ahurissant dans sa réponse : «C'était le supporter qui parlait, pas le président !»
Et de continuer à parler des mesures à prendre, des sanctions, des gens à auditionner pour faire toute la lumière sur ce scandale, comme s'il était, lui, au-dessus de la mêlée. Et de continuer, de plus en plus hilarant : «Je suis le seul patron du Mouloudia.» Avant de s'adresser à' la presse pour l'aider à «calmer le jeu». Pourquoi, on va continuer à jouer, après ça '
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