Algérie - Alger

Le sport L’autre arme de la Révolution algérienne



Publié le 31.10.2024 dans le Quotidien l’Expression
Football, boxe, cyclisme, athlétisme, gymnastique... des sportifs algériens ont fait de grands sacrifices et beaucoup ont payé de leur vie leur engagement envers la patrie.
La glorieuse équipe du FLN
D'aucuns savent bien que le sport algérien a, durant la période coloniale, à l'instar des partis, associations, mouvements de jeunesse, voire simples citoyens, a joué un éminent rôle dans la mobilisation et la conscientisation de la jeunesse algérienne en enracinant fortement dans son esprit, les idéaux et les objectifs d'un nationalisme, dont les efforts sont viscéralement déployés vers l'indépendance et le recouvrement de la souveraineté algérienne. Le sport a contribué à l'éveil des consciences pendant cette longue nuit coloniale, opérant une rupture manifeste entre ceux que l'on désignait avec une bonne dose de mépris et d'arrogance, «les indigènes», et les membres d'une communauté colonisatrice européenne.
Ainsi, le sport à travers ses différentes spécialités, à l'image du football, de la boxe, du cyclisme, de l'athlétisme, de la gymnastique, des sportifs algériens ont fait de grands sacrifices et beaucoup ont payé de leur vie leur engagement envers la patrie. À l'appel du Front de Libération nationale, tant d'athlètes se sont révélés d'ardents patriotes, répondant aux dirigeants de la Révolution qui avaient jugé nécessaire de mener la lutte sur le plan sportif. Bien avant le déclenchement de la guerre de Libération nationale en 1954, des «armées» de sportifs au dévouement incomparable ont été des révolutionnaires exemplaires, des combattants courageux. Et dans l'impossibilité de communiquer tous les noms de ces sportifs, il faut, toutefois, rappeler qu'avant le déclenchement de la Révolution de 1954, des sportifs sont tombés au cours des massacres du 8 Mai 1945. À titre d'évocation non exhaustive, il y a lieu d'évoquer le chahid Didouche Mourad qui figurait parmi les athlètes du RAMA, sans oublier Souidani Boudjemaâ qui jouait à l'Espérance de Guelma, le martyr Rouibah qui a créé l'USM Blida, cette même équipe qui a vu succomber héroïquement 47 de ses sportifs les plus méritants, le SAS de Sétif est aussi à citer pour le sacrifice de ses joueurs pour la lutte pour l'indépendance où il a compté des chouhada dans ses rangs.
Il ne faut pas aussi oublier la citadelle de la Casbah, où furent fondés le MC Alger, l'USM Alger, qui dénombre des martyrs, tout comme l'équipe d'El-Harrach. Et là, il y a lieu de mettre en exergue ces footballeurs algériens activant dans les clubs français qui ont répondu à l'appel de la Révolution, faisant connaître la cause nationale dans tous les matchs qu'ils ont disputés dans les plus grands stades arabes, asiatiques et autres. Des footballeurs professionnels, rejetant le confort et la notoriété, évoluant dans des clubs huppés, ont formé cette équipe du FLN qui s'est particulièrement illustrée en étant le porte-voix d'une lutte pour la dignité et l'indépendance de l'Algérie, et qui ont, ainsi écrit en lettres d'or ce que fut une véritable saga sportive. Par leurs prestations de haute facture, les joueurs de cette sélection nationale a émerveillé les publics de Tunis, de Pékin, de Hanoï, de Tripoli, de Rabat, de Prague, de Damas et dans d'autres contrées, accomplissant avec panache, la mission de messagère de la cause algérienne et médiatisant avec brio l'engagement de tout un peuple. L'équipe de football du FLN, créée le 13 avril 1958, était composée de 32 joueurs. L'initiateur et concepteur de l`opération était Mohamed Boumezrag, petit-fils d'Ahmed El Mokrani, initiateur de l'insurrection de 1871 dans les Bibans. Mohamed Boumezrag, natif de Chlef, lui-même joueur qui a mis fin à sa carrière professionnelle en France entre 1943 et 1945, a eu l'idée de créer cette équipe lors du Festival mondial de la jeunesse et des étudiants de 1957 à Moscou. Le responsable politique de l'équipe était Mohamed Allam et le garde-matériel Sellami Zamri. Des 32 joueurs ayant effectué la tournée à travers de nombreux pays d`Europe, d`Afrique, du Moyen-Orient et d`Asie entre 1958 et 1962, trois sont toujours en vie: Dahmane Defnoune (Angers), Mohamed Maouche (Reims) et Rachid Mekhloufi (Saint-Étienne). Et en ce premier novembre 2024, l'Algérie célèbre le 70e anniversaire de la glorieuse Révolution qui est l'occasion de se remémorer les exploits de ces héros et d'en être fiers, et c'est aussi l'occasion de redoubler d'efforts pour préserver le pays et contribuer à son développement.
Saïd MEKKI



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