«Le sport est pour moi une passion»

Evoquer Abdelmadjid Rezkane, c'est évoquer le sport algérien. Polyvalent, il a été athlète, dirigeant, responsable, manager' et la liste est encore longue. Ayant comme premier amour l'athlétisme, il a touché au football, basket-ball, handball, au volley-ball, le sport scolaire et même le sport militaire avec lequel il a participé à l'organisation de plusieurs événements.
Rezkane, l'infatigable, a même fait partie du Comité olympique algérien à travers deux mandants de vice-président ainsi que celui de président de la commission information et communication. Justement, il a même touché à l'écriture puisqu'il a été journaliste sportif à Le Peuple, El Moudjahid, l'APS, El Hadef, La République pour terminer directeur et fondateur du journal Le Sport. L'espace qui nous est réservé ne peut contenir le CV de quatre pages de Abdelmadjid Rezkane et c'est tout naturellement qu'il prépare une biographie. C'est avec un plaisir qu'il accepte de faire connaissance avec nos lecteurs' En évoquant le nom Rezkane, on pense tout de suite au marathon. Pourtant, il n'y a pas que cette discipline qui vous inspire, avez-vous touché à plusieurs sports ' Tout à fait. J'ai touché à plusieurs disciplines en tant qu'athlète, j'ai fait beaucoup d'athlétisme, du basket-ball, handball, football comme tous les Algériens et même du volley-ball. Le sport est pour moi une passion. On le remarque à travers les marathons que vous organisez. La retraite, vous ne connaissez pas ' Lorsque j'ai décidé de lancer cette aventure du marathon, je ne pensais pas que cela allait prendre de l'ampleur. Le premier marathon des dunes, qui a eu lieu à Djanet en 2001, a été le début d'une grande aventure qui n'est pas prête de s'arrêter. Cela n'a pas été facile de le lancer. Aujourd'hui, c'est devenu une merveille. Je ne vous cache pas que j'étais un peu jaloux de ce qui se faisait chez nos voisins, notamment au Maroc où se sont des étrangers qui organisent ces événements. Je me suis dis qu'il fallait s'y mettre avant qu'ils ne s'invitent chez nous. Aujourd'hui, le marathon des dunes est devenu une institution et nous sommes très connus. Il y a aussi le marathon d'Alger qui attire beaucoup de monde et de sponsors. C'est un événement qui anime la capitale qui avait besoin d'une telle manifestation bien que, je dois le préciser, nous ne soyons pas aidés par certaines communes ou institutions. Dans vos marathons, il n'y a pas que l'aspect sportif, vous touchez au tourisme ' Notre politique ou concept a été le thème d'un doctorat à Perpignan, qui a été retenu par le recteur qui a assisté au marathon. Il y a le sport, la culture, le tourisme et l'environnement. Organiser des manifestations de ce genre n'est pas une mince affaire ' Effectivement. Il faut s'y prendre une année à l'avance. Pour seulement cette année, nous avons organisé sept manifestations dans différentes wilayas bien entendu. Préparez-vous un nouveau marathon à Bordj Bou-Arreridj ' Tout à fait, il aura lieu le 2 octobre prochain. Il est patronné par mon ami Azzeddine Mecheri, le wali de Bordj Bou-Arreridj. C'est une bonne chose pour cette ville électronique. Il y a aussi la 3e édition du marathon d'Alger qui se déroulera le 1er novembre prochain. Le programme pour cette année a été modifié et enrichi. Nous avons changé de parcours, ce ne sera pas en ville mais le départ et l'arrivée se feront devant l'université de Dély Brahim pour des raisons pratiques. Il y a aussi un mini marathon pour les diplomates et les médias. Ne comptez-vous pas sortir du marathon, un de ces jours ' ça sera pour l'année prochaine. Nous comptons organiser le triathlon avec notre ami Agli. Il faut des sponsors pour cela. Comment faites-vous ' Je ne vous cache pas que c'est d'abord un problème relationnel. Si vous connaissez un responsable, il marche. Heureusement qu'il y a des multinationales avec qui nous signons des contrats de cinq ans, ce qui nous soulage énormément comme c'est le cas avec Nestlé, Air Algérie, Sovac' C'est un souci en moins pour l'organisation. Avez-vous fait un passage à la Fédération algérienne de football ' J'ai été directeur exécutif, c'était l'équivalent de secrétaire général. A l'époque, nous avions un bureau fédéral fort, constitué de grosses pointures et nous sommes partis deux fois en coupe du monde. J'ai été aussi membre du bureau fédéral en ma qualité de responsable du Pari sportif algérien. J'aurais aimé contribué à la vie footballistique de part mon expérience. C'est un plaisir de mettre la main à la pâte dans cette organisation avec mon ami Mohamed Raouraoua qui me connaît assez bien dans ce domaine. Pensez-vous que le problème du football algérien est organisationnel ' Le président de la FAF fait du travail, mais il y a des choses qui manquent au niveau de l'organisation. D'autres disciplines à l'image de l'athlétisme ou du basket-ball sont en nettes régressions' L'athlétisme, c'est un autre problème. Je suis de très prêt ce qui se passe dans cette discipline, j'ai été manager de plusieurs athlètes de niveau mondial. C'est dommage pour ce sport qui rapporte. Lorsque vous avez dix athlètes, ils peuvent rapporter dix médailles, le football ne peut en ramener qu'une seule. Mais l'Algérie ne produit plus de champions' C'est peut-être dû à l'encadrement. Il y a des désaccords, ce qui n'est pas fait pour rendre service à la discipline. On ne devrait former qu'une seule famille. Je dis que le président a de bonnes volontés, peut-être qu'autour de lui, il y a des gens qui ne suivent pas sa politique. Il y a aussi un recyclage qui doit se faire. Nous avons perdu beaucoup de techniciens partis monnayer leurs talents ailleurs. C'est la même chose pour le football et le handball. Et le basket-ball ' Je suis très près cette discipline car c'est un sport difficile. Il y a aussi un problème d'encadrement. Le basket-ball n'a pas ou peu d'entraîneur de qualifié. C'est pour cela que l'on a ramené des Américains ' Cela ne veut pas dire qu'ils sont meilleurs. Personnellement, j'aurais fais appel à des Yougoslaves, Croates, Espagnols, Italiens, des Grecques qui dominent ce sport.