En adoptant la vie en société, l'homme a créé les rapports de groupe et les liens lui permettant d'appartenir à une communauté -qui peut compter aussi bien une dizaine d'individus que des millions- et de s'y identifier. Cette appartenance s'exprime de différentes façons, de la plus symbolique (drapeau) à la plus violente (guerre). Un club sportif est une communauté. Il a ses couleurs et ses supporters. En compétition, la confrontation ne peut que produire des étincelles. Mais, encadrés par des règles, les rapports antagonistes, aussi tendus soient-ils, entre deux équipes sont censés demeurer empreints de civisme, de fair-play et, surtout, de respect mutuel et des règles. La violence -expression la plus déshumanisante-, dans le comportement comme dans le propos, ne doit en aucun cas être admise ni tolérée, encore moins justifiée, quel que soit l'enjeu ou le résultat. Hélas, entre ce qui est censé être et ce qu'on a en Algérie, la différence est celle séparant le jour et la nuit. Les stades et leurs alentours sont devenus de véritables arènes de combat. Le sang coule et des corps tombent. Le concept «match à risques» est d'ailleurs entré dans le langage courant pour annoncer une rencontre où il pourrait y avoir mort d'homme ! Le paroxysme de la violence est banalisé. On sait que la rencontre sportive peut se transformer en règlements de comptes entre supporters rivaux qui s'affronteront à coups de couteaux, machettes, triques, pierres et autres armes médiévales, mais on ne fait rien pour expurger cette violence. Il est vrai que les brigades antiémeutes sont déployées en force pour canaliser les flux de supporters adverses et éviter qu'ils ne se rencontrent. Mais ça ne suffit pas. Quand la violence s'exprime, elle le fera dans le stade, à côté ou plus loin. On a vu des groupes hooligans faire des descentes dans le quartier de l'équipe adverse bien après le match, le lendemain de la rencontre des fois. La solution n'est donc pas dans le seul déploiement des forces de police. Les solutions doivent être aussi radicales et extrémistes que la violence, existent, mais ne sont pas appliquées. L'interdiction d'accès aux stades à tous les mineurs et les individus suspects est inscrite sur le papier. Dans la réalité, n'importe qui pour rentrer. De plus, les hooligans n'ont pas besoin d'entrer pour casser. La décision de faire jouer un match à huis clos, voire son annulation ou le changement de sa domiciliation, est aussi prévue, mais rarement adoptée. L'installation de caméras pour identifier les casseurs est aussi dans le tuyau, mais elle n'en est pas encore sortie. En attendant, le football fait toujours couler du sang, au lieu d'inculquer le civisme.H. G.
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Posté Le : 21/12/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hassan Gherab
Source : www.latribune-online.com