Algérie

Le spectre d'une débâcle islamiste


Les Algériens éliront samedi leurs Assemblées populaires communales et de wilaya. Le verdict pourrait être défavorable aux partis islamistes. Une débâcle annoncée des islamistes qui devraient mordre la poussière. Ils pourraient voir leur contingent de sièges aux Assemblées fondre de moitié. Un scrutin en phase d'annoncer l'oraison funèbre des partis islamistes. D'ailleurs, ils n'ont même pas pu confectionné des listes au niveau national. Selon les chiffres de l'Autorité nationale indépendante des élections, les partis islamistes, notamment le Mouvement de la société pour la paix de Abderrazak Makri, et le Mouvement El-Bina de Abdelkader Bengrina, ne seront présents qu'avec 1010 listes pour les Assemblées populaires communales (500 pour le premier et 510 pour le second).Loin derrière le Front de Libération nationale (1237 listes APC et 55 listes APW) et le Rassemblement national démocratique qui a pu confectionner (1073 listes pour les APC et 51 APW). Aussi, avec le retrait du Mouvement Islah et du Front pour la justice et le développement (PJD) qui ont dû battre en retraite, il ne faut pas s'attendre à un raz-de-marée des islamistes. En termes de résultats, les islamistes risquent de se réveiller dans la stupeur et l'effroi, le matin du 28 novembre.
La chute sera aussi vertigineuse que leur ascension. Une tonitruante débâcle qui ne fera que confirmer leur revers lors des dernières législatives. Lors des élections législatives anticipées du 12 juin écoulé, le courant islamiste, tous partis confondus, n'avait récolté que 106 sièges à l'Assemblée populaire nationale (65 sièges pour le MSP, 39 sièges pour El Bina et 2 sièges seulement pour El Addala), soit un peu plus du quart (26,04%) de la composante de la chambre basse du Parlement.
Un camouflet! La faible perfor-mance électorale du MSP aux législatives du 12 juin passé peut être sérieusement considérée comme l'un de ces indices de la «fin de parcours» des islamistes et de leur déclin. D'autant que le MSP n'a pas su profiter des déboires de ses deux rivaux que sont le FLN et le RND. L'ancien secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, est en détention, le second, Abdelkader Djemaï, a retrouvé la liberté après une année en détention, et le troisième, Amar Saâdani a carrément choisi l'exil, d'abord en France puis chez l'ennemi marocain! Alors que l'ancien patron du RND, Ahmed Ouyahia, est en prison. Une situation supposée offrir un boulevard au MSP. Il n'en fut rien. Et dire que Abderrazak Makri déclarait publiquement que son parti était «prêt à diriger le gouvernement».
Trop impatients et avides de pouvoir, accusés de népotisme, les islamistes ont perdu la confiance populaire et n'ont plus pignon sur rue. Leur étoile a pâli. Une autre fois, ils vont «ruminer» leur échec en accusant l'Anie et la loi électorale. Néanmoins, une certitude, après la bérézina subie lors des dernières élections législatives, le MSP et ses compères risquent d'emprunter la dernière pente menant à une rupture avec un courant politique dépouillé de sa sève, mais qui continue à vouloir faire de l'entrisme pour asseoir son projet théocratique et obscurantiste.
D'autant que les listes «indépendantes» risquent de recréer une autre grande surprise. Le score réalisé lors des dernières législatives a fait d'eux la deuxième force politique du pays. Outre leur arrogance conquérante qui leur a valu bien des ennemis, jusque parmi leurs alliés de la première heure, les partis islamistes, bien peu rompus à la gestion des finances publiques et des économies en crise, n'ont pas les outils d'inverser ni la courbe du chômage ni celle de la misère.
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