La wilaya d'Adrar n'a, semble-t-il, pas tiré les bons enseignements des incidents qui ont secoué, sept mois durant, In Salah suite au soulèvement des habitants contre l'exploration et l'exploitation des ressources schisteuses.Le chef de l'exécutif vient tout juste de signer un arrêté, dont la teneur a été intégralement publiée dans un quotidien national d'information le 25 novembre, portant sur l'ouverture d'une enquête publique sur l'étude de l'impact sur l'environnement des projets relatifs à l'exploration des ressources en hydrocarbure, par ricochet les non-conventionnelles, dans les périmètres de Missari et Akabli relevant de la daïra d'Aoulef (Adrar) au profit des groupes d'entreprises Sonatrach, Enel et Dragon Oil.Le militant antigaz de schiste, Gasmi Mohamed, a, dans un entretien accordé à El watan, fait savoir que les habitants d'Adrar ont reçu récemment une correspondance du wali qui les informe de l'arrivée des entreprises qui exploiteront un gaz dont la nature n'a bizarrement pas été indiquée.«Pour convaincre les habitants que l'Etat veille sur leur santé et leur avenir, on a fait signer la lettre en question par la direction de l'environnement et de l'hydraulique. Les autorités tentent la ruse pour faire passer ce projet, mais elles n'y parviendront pas tant qu'elles ne nous dévoileront pas la nature du gaz.»Et d'ajouter : «Je me demande pourquoi toutes ces combines ' Et que veulent-elles nous cacher exactement ' Au vu de ces nouvelles méthodes, beaucoup pensent que c'est encore une histoire de gaz de schistes, car nous savons bien que l'Etat peut toujours anticiper ce projet si les prix du baril continuent à dégringoler.» Parlant sous le couvert de l'anonymat, un autre activiste d'In Salah a fait presque la même lecture. «L'Etat est en train de jouer la carte de la loi pour faire aboutir sa stratégie pétrolière. Les torchères des puits forés à In Salah sont éteintes après des mois de résistance et d'opposition à un projet de surcroît peu rentable.Toutes les man?uvres, dont le géant français Total serait à l'origine, ont été déjouées grâce à l'élan de solidarité des habitants conscients de la dangerosité et des conséquences du projet auquel tiennent étrangement nos décideurs», a-t-il dit. Et de rappeler que la mobilisation citoyenne a permis d'avorter tous les efforts consentis pour «relancer l'opération de marketing en faveur de Total. Ce n'est pas le cas d'Aoulef où l'on compte sur l'emprise et l'influence des notables et des cheikhs de zaouia qui sont habituellement de mèche avec le pouvoir en place pour éviter que le scénario de Tidekelt se reproduise à Adrar».Preuve en est l'annonce du projet a été placardée dans tous les coins et recoins de la commune sans qu'il y ait la moindre réaction. Néanmoins, ce qu'il faut comprendre, explique notre source, c'est que le projet en question consiste en la valorisation des ressources en hydrocarbure, y compris les essais qui devraient être réalisés sur la roche mère. C'est dire que durant la phase exploration, les entreprises contractantes auront sans nul doute à forer des puits en ayant recours à la technique ? mondialement controversée ? de la fracturation hydraulique.A la question sur les démarches entreprises par les antigaz de schistes, notre source répond : «On a pris attache avec nombre d'habitants d'Aoulef pour mener des campagnes de vulgarisation et de sensibilisation sur les effets néfastes de cette technique mais aussi pour démasquer le vrai visage d'un gouvernement qui ne veut vraisemblablement pas divorcer d'avec la rente pétrolière, au prix même de vies humaines. Mais aucune réaction n'a été enregistrée jusqu'à présent.Il y aura certainement des objections écrites qui seront adressées à qui de droit. Cependant, l'implication de tout un chacun est plus qu'impérative pour faire comprendre à nos décideurs qu'il est temps de s'orienter vers l'agriculture et le tourisme, si l'on veut réellement sortir de la crise.»
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Posté Le : 10/01/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ravah Ighil
Source : www.elwatan.com