LE SPECTACLE DU THEÂTRE BUNRAKU, 'LE RENARD BLANC", PRESENTE A ALGER Entre mythes et réalités

Cette forme de théâtre traditionnel, classé en 2003 patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco, s'appuie à la fois sur l'art du récit, celui de la musique, ainsi que sur le théâtre de marionnettes.
Le spectacle 'le Renard blanc", appartenant au théâtre traditionnel japonais Bunraku, a été présenté, samedi soir, à la salle Ibn Zeydoun (Riadh El-Feth), et ce, dans le cadre d'une double célébration : le cinquantenaire de l'indépendance de notre pays, et le cinquantième anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre l'Algérie et le Japon.
La troupe, qui a dispensé le spectacle, face à une salle archicomble, se produira également ce soir à 18h au Théâtre régional de Constantine, est présente pour la première fois en Afrique.
M. Tsukasa Kawada, ambassadeur du Japon, a exprimé sa fierté 'de pouvoir faire découvrir la culture de son pays au public algérien". Après le théâtre Nô, vient maintenant le tour du théâtre Bunraku, classé, en 2003, patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco. Ce type de théâtre s'appuie sur trois arts populaires du japon : la narration ou le récit, la musique (instrument à cordes, Shamisen) et le théâtre des marionnettes.
La pièce 'le Renard blanc", écrite par celui que l'on surnomme le 'Shakespeare japonais", le dramaturge Chikamatsu Hanji, a été entamée par un tableau intitulé 'Sambaso" (danse de la fête). Un narrateur, accompagné de deux musiciens, assis sur une estrade, ainsi que deux maîtres accompagnés chacun par deux assistants au visage couvert, entrent en scène et commencent à faire bouger les marionnettes.
Cette performance est une danse traditionnelle de la fête, jouée afin de souhaiter la paix et la prospérité. «La poupée danse activement et gaiement en agitant la clochette. La danse représente l'encensement : deux paysans sèment le riz dans un chant", est-il expliqué dans un programme distribué au public à l'entrée. Kiritake Kanjuro, membre de la troupe, expliquera et montrera aux présents comment les marionnettistes manipulent les poupées. Chaque poupée est manipulée par trois personnes : deux assistants qui s'occupent des mouvements de certaines parties du corps, comme les jambes, et d'un grand maître qui décide des mouvements de la poupée. D'ailleurs, pour devenir grand maître, il faut vingt années de pratique.
Après cette démonstration, place à l'intrigue de la pièce. 'Le Renard blanc", qui fait partie des pièces inspirées de l'histoire, et jouée pour la première fois en 1766, raconte l'histoire d'une princesse qui tentera de sauver son fiancé de la mort. La princesse Yaegaki du clan Nagao, fiancée au prince Katsuyori du clan Takeda, entamera un voyage à travers son pays, pour sauver son prince, menacé de mort.
'Le Renard blanc", une des pièces les plus dynamiques du répertoire Bunraku, raconte donc le courage et la persévérance d'une femme, tout en présentant les croyances populaires du Japon.
Oscillant entre le mythe et la réalité, ce spectacle est un voyage fantastique, qui a permis aux spectateurs algériens de découvrir une autre facette de la culture japonaise.
S K