Algérie

Le souverain hospitalisé, le prince héritier décède Le royaume wahhabite en convalescence



Le souverain hospitalisé, le prince héritier décède                                    Le royaume wahhabite en convalescence
Les changements intervenant dans la hiérarchie dirigeante du royaume wahhabite est toujours un événement qui intéresse au plus haut point les capitales et les chancelleries du monde entier.
Le prince héritier saoudien, Sultan ben Abdel Aziz, est décédé à l'âge de 83 ans aux Etats-Unis où il suivait un traitement médical, pour soigner un cancer du côlon, selon des sources diplomatiques occidentales. Il était prince héritier depuis 2005 et ministre de la Défense depuis 1962. Il était aux Etats-Unis depuis le mois de juin. En juillet, il a subi une opération chirurgicale lourde, mais le plus grand secret a entouré l'évolution de son état de santé. C'est par un communiqué laconique que le palais royal a annoncé la mort du prince Sultan, indiquant qu'il 'est décédé des suites d'une maladie samedi à l'aube à l'étranger', ajoutant que ses obsèques auront lieu mardi. Sa mort intervient alors que son demi-frère Abdallah, souverain du royaume âgé de 87 ans, est lui-même hospitalisé à Riyad, après avoir subi une seconde opération pour de graves problèmes au dos.
En novembre 2010, il avait en effet subi une opération à New York pour une hernie discale compliquée d'un hématome. L'âge du roi Abdallah et sa santé déclinante alimentent la rumeur sur l'avenir de la direction du royaume, premier exportateur mondial de pétrole et acteur central de la politique au Moyen-Orient, dont l'influence va bien au-delà. C'est dire toute l'importance que revêtent à la fois le décès du prince héritier et l'état de santé du roi. La désignation d'un nouveau prince héritier est, dès lors, essentielle pour la stabilité du royaume. Le nouveau prince héritier sera choisi pour la première fois dans l'histoire du royaume par un conseil restreint au sein de la dynastie des Al-Saoud.
Ce conseil, dit 'd'allégeance', a pour rôle de désigner le prince héritier à la majorité de ses membres. Il est constitué de 35 princes représentant les 34 branches de la famille royale et présidé par le doyen des Al-Saoud, le prince Mechaâl ben Abdel Aziz. C'est ce même conseil qui tient une réunion d'urgence en cas du décès du souverain, pour déclarer roi le prince héritier. Le prince Nayef ben Abdel Aziz, 78 ans, ministre de l'Intérieur et demi-frère du roi est en pole position pour accéder au rang de prince héritier, du fait de sa nomination par le roi, en 2009, au poste de deuxième vice-Premier ministre. Il a la réputation d'être plus conservateur que le prince décédé et le roi Abdallah. Il a régulièrement géré les affaires du royaume depuis quelques années à cause des ennuis de santé répétitifs de ses deux frères. Si le conseil d'allégeance, qui se réunira pour la première fois depuis sa création en 2006, le désigne, comme cela semble très probable, il n'y a donc aucun changement à attendre ni dans la conduite des affaires du royaume ni dans sa politique extérieure. Les changements intervenant dans la hiérarchie dirigeante du royaume wahhabite est toujours un événement qui intéresse au plus haut point les capitales et les chancelleries du monde entier. D'abord parce qu'il s'agit de la première puissance pétrolière mondiale, ensuite parce qu'il constitue une pièce maîtresse dans l'échiquier politique dans les Proche et Moyen-Orient.
Allié inconditionnel des Etats-Unis, sa position et ses propositions sur le conflit israélo-palestinien sont souvent écoutées par Washington, même si elles ne sont pas toujours relayées. Dans les deux guerres d'Irak, le royaume s'est avéré un précieux supplétif pour l'armada américaine. Les inimitiés qu'il entretient avec l'Iran et à un degré moindre avec le pouvoir d'essence chiite en Syrie n'est pas pour déplaire aux Etats-Unis et à l'Occident d'une manière générale. Si bien qu'ils ferment les yeux à la fois sur le caractère anachronique et liberticide du royaume et sur l'exportation de l'islam wahhabite, l'un des plus rigoristes et des plus violents, à travers le monde.
Pas plus qu'ils n'ont levé le petit doigt lorsque l'armée saoudienne a réprimé dans le sang le soulèvement populaire au Bahreïn, alors que partout ailleurs ils saluaient le printemps arabe. Une question mérite d'être posée à ce propos. Le royaume saoudien est-il durablement à l'abri, lui-même, de ce vent de révolte qui souffle sur le monde arabe ' Et si l'usure naturelle d'une dynastie rattrapée par les lois naturelles de la biologie et les règles anachroniques de succession en son sein sonnait le début d'un bouleversement ' Il est sans doute trop tôt pour y répondre mais, assurément, avec l'affaiblissement inéluctable de ses dirigeants, le royaume pourrait être contraint, à plus ou moins long terme, à une mue. Avec des conséquences extraordinaires sur l'ensemble de la région et, plus important encore, un reflux inévitable de l'islamisme qui y trouve des sources d'inspiration et de financement.
M. A. Boumendil
money for nothing 23-10-2011 12:53


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)