Le soutien grandiose apporté à Karim Benzema par ses supporters saoudiens

«Nul n'est prophôte en son pays». Elle a beau prendre sa source dans des temps immémoriaux, la célèbre expression populaire n'a non seulement rien perdu de sa justesse au fil des siècles, mais elle prend même tout son sens (contemporain) quand elle s'applique à Karim Benzema.Non, Karim Benzema n'est décidément pas prophôte dans une France dont il est la bête noire et qui, même à des milliers de kilomètres de ses contours escarpés et malgré son titre de gloire « Ballon d'Or 2022 », qu'elle a eu manifestement du mal à digérer, s'ingénie à le diaboliser outrancièrement, ad nauseam.
La palme de la démagogie de caniveau revenant au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et au triste sire Eric Zemmour, lesquels, sans sourciller, ont récemment touché le fond en le taxant d'être un « dangereux islamiste en lien notoire avec les frères musulmans », entre autres compliments. Grossier mensonge d'Etat, quand tu nous tiens !
Mais pourquoi diable se livrer à une telle surenchère haineuse ' Parce que l'attaquant vedette du club saoudien All-Ittihad a, en quelques lignes publiées sur X, osé soutenir publiquement et inconditionnellement la population martyre de Gaza, en dénonçant les nouveaux crimes de guerre israéliens. Ô outrage, Ô infamie, a aussitôt hurlé avec les loups la meute de laudateurs pro-sionistes de la République française ! De Gaulle doit se retourner dans sa tombe. Descendu en flammes par une France d'en haut qui, depuis Sarkozy, ne cesse de déclarer sa flamme à Israël, Karim Benzema pourrait même se flatter d'être devenu à ce point la nouvelle obsession française, si l'acharnement à le calomnier n'était aussi furieux et ignominieux.
Honni en France, la star du football est fort heureusement adulée ailleurs, notamment en Arabie saoudite, sa nouvelle terre d'élection, où ses fervents supporters ont fait bloc derrière lui, en déroulant à la face du monde une bannière de soutien grandiose.
C'est sans conteste la plus belle réponse qu'ils pouvaient apporter aux semeurs de chaos de la classe politique française, qui mériteraient, eux, de se voir infliger le carton rouge de l'indignité et de la honte.