Algérie

Le soutien financier, «hantise» des jeunes promoteurs



Le soutien financier, «hantise» des jeunes promoteurs
Photo : S. Zoheir
De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi

Les dispositifs destinés à la création de l'emploi, l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej) et la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac) affichent un satisfecit absolu quant à l'enrôlement des jeunes en quête de job et ceux détenteurs de projets à financer. Malgré ces prouesses et facilitations pour une éventuelle insertion professionnelle, la lutte contre le chômage n'est pas gagnée à Constantine. La demande d'une aide financière demeure la seule alternative, voire l'unique préoccupation pour les jeunes universitaires avides de mener à bien leurs desseins. Pourtant, des mesures incitatives et des souplesses dans l'étude des dossiers ont été adoptées par les pouvoirs publics en vue de résorber le maximum dans les rangs des sans-emploi. Fluidité dans le traitement de la paperasse, au niveau des banques notamment, par le truchement des nouvelles directives entrées en vigueur en 2011 avec, en prime, le travail de la commission locale d'étude et de financement des projets (Cleep). Le dispatching des fonctions relatives à chaque banque aura aussi permis une présélection des projets présentés. «Chaque banque agit selon ses spécificités», note un responsable local. «Par exemple, la BADR s'occupe des projets ayant un lien avec l'agriculture», éclaire-t-il. Pour l'année 2011, l'Ansej aura été destinataire de 6 000 dossiers dont 2 554 étaient passés en revue, avoue une source proche de ce dispositif. Par contre, les banques ont accordé 900 prêts. Les secteurs les plus prisés par les jeunes détenteurs de projets s'articulent notamment sur les transports avec plus de 52%. Une tendance écrasante que les responsables veulent inverser à la faveur d'autres activités relevant de la mécanique , de l'agroalimentaire ou de l'agriculture qui enregistre pour l'année en cours une demande de 110 postulants. Soit un pourcentage appréciable, si l'on se réfère aux données de 2010 où l'Ansej totalisait 266 dossiers depuis sa création. «C'est le maillon faible du dispositif. Ce dernier doit persuader davantage les futurs promoteurs de projets de s'orienter vers des créneaux allant de concert avec les caractéristiques économiques de chaque localité pour y implanter leur projet», analyse un cadre de la direction de l'investissement de wilaya. Si les instruments propres à l'emploi activent à longueur d'année pour faire entendre leur mode d'action, il reste des complications qui hantent les esprits de la jeunesse : le soutien financier. Et pour cela, des explications de la part des responsables : «Un dossier qui est traité n'est pas automatiquement bancable. L'octroi du crédit relèvera, après, des compétences des banquiers». A vrai dire, les pourvoyeurs de fonds demeurent sceptiques compte tenu du retard accusé par les bénéficiaires antérieurs dans le remboursement des crédits. Selon les
dernières statistiques, on estime à 60% le taux de remboursement. Ce qui place les banques dans une position peu confortable. S'agissant des activités de la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac), elle a accordé, depuis janvier 2012, environ 300 prêts bancaires. Ce qui a permis la mise en place de microentreprises dans divers secteurs dont l'élevage bovin, l'aviculture et encore le transport. Un constat satisfaisant aux yeux des responsables de l'emploi à Constantine. D'autant que l'Agence nationale d'emploi (Anem) aura réalisé beaucoup d'insertions. De fait, 25 000 demandes relevant des secteurs privé et public ont été créées contre
2 835 réalisées dans le dispositif de l'Agence nationale de gestion du microcrédit (Angem).Ces postes ont été recensés durant l'année 2011. Sur un autre chapitre, les autorités locales qui ont élargi les antennes de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes à Zighoud-Youcef, notamment à Aïn Abid et à Beni H'midane, entendent ratisser large pour faire décroître le taux de chômage dans les zones reculées, et partant, y amorcer des exercices en adéquation avec la demande «économique» y prévalant selon les futures aspirations des services compétents. Pour peu que les crédits bancaires se déversent sans trop de conditions au profit de cette frange vulnérable : les chômeurs.




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