Le soutien des prix du blé et de l’orge se fera cette fois-ci après la récolte

La subvention des céréales revue à la hausse Le gouvernement a décidé hier de subventionner les producteurs de céréales, pour cette année un peu exceptionnelle, et ce à raison de 4.500 DA le quintal pour le blé dur, 3.500 DA pour le blé tendre et 2.500 DA pour l’orge, contre 1.500 à 2.100 DA en 2007. La nouveauté, cette fois-ci, est que les subventions seront octroyées après la récolte et non avant comme de coutume. L’Etat, via ses différents organismes, à savoir les coopératives agricoles et l’OAIC, cèdera donc le blé aux minoteries à raison de 1.285 DA et 2.280 DA le quintal et 1.155 DA pour l’orge au profit des éleveurs. «Les subventions n’auront aucune incidence sur le pouvoir d’achat des citoyens», rassure le ministre de la Communication lors du point de presse hebdomadaire. Ces mesures urgentes en faveur des producteurs de céréales viennent en réponse à la hausse vertigineuse des prix de ces produits sur les marchés internationaux et de la baisse de l’offre de ces denrées, à l’origine de la crise alimentaire qui affecte notamment les pays en voie de développement. A l’heure où toutes les prévisions affichent la tendance haussière des coûts des intrants agricoles (semences et engrais), l’impact immédiat de cette crise accentuée par les conditions climatiques défavorables a rehaussé à 40.000 DA les coûts de la production des céréales pour un hectare, alors que la rentabilité est descendue à 10 quintaux/ha et fait que le quintal soit au prix de 4.000 DA. Par ces nouvelles mesures a posteriori, le gouvernement vise d’une part à garantir la sécurité alimentaire, le pouvoir d’achat des citoyens et l’amélioration des revenus des agriculteurs qui leur permet notamment de continuer à travailler dans ce segment. Et d’autre part, ces mesures permettent à l’Etat d’orienter ses subventions aux véritables producteurs puisque la subvention ne sera octroyée qu’après la récolte. Cela permettra de stopper les spéculateurs qui sont, de l’avis de Boukerzaza, plus nuisibles sur la production agricole. Par ce renversement de la donne, concernant l’octroi des subventions aux céréaliers, l’Etat compte, entre autres, encourager la production nationale des céréales ainsi que l’efficacité dans l’exploitation des surfaces orientées vers ses productions massives. Il s’agit également de renforcer les capacités d’investissement dans cette filière. Abed Tilioua