Le soutien des citoyens

«L'Etat nous a ignorés, mais pas les populations. Leur soutien affiché à notre égard depuis les premières heures de notre campement ici, nous encourage à ne pas baisser les bras.» Slimane, vient, lui, de Aïn Defla.
Il précise son idée. «C'est en quelque sorte une réponse franche et directe au pouvoir qui a tenté de ternir notre image aux yeux des citoyens qui ont, heureusement pour nous, bien compris ce jeu malsain du pouvoir. Vous pouvez constater de visu combien ces citoyens se sont montrés solidaires avec nous en veillant à ce qu'on ne manque de rien en matière de nourriture, d'eau, de café et même de cigarettes», ajoute-t-il. Le même scénario de solidarité se répète en prévision du s'hour. Les riverains n'oublient, à aucun moment, que des milliers de gardes communaux campent non loin de leurs habitations et que leur geste de solidarité ne peut être que salutaire.
Et c'est par rapport à cet aspect humanitaire que le Croissant-Rouge algérien a été sévèrement critiqué par les gardes communaux. «Franchement, plus rien ne m'étonne dans cette Algérie où tout fonctionne à l'envers. Abdelhamid, venu de Médéa, ajoute : «On aurait bien aimé que le C-RA dresse une tente ' au moins pour les urgences ' non loin de notre campement. Cela pour nous épargner des déplacements hasardeux en cas de besoin urgent». Afin d'illustrer ses dires, notre interlocuteur s'est longuement attardé sur la panique ayant suivi l'admission en urgence dimanche dernier, de quatre collègues diabétiques à l'hôpital de Blida pour des soins. Abdelhamid s'est dit également «outré» par la position affichée par la Direction de la santé de la wilaya de Blida qui n'a pas, selon lui, daigné mobiliser quelques-uns de ses médecins pour veiller sur l'état de santé «de beaucoup de malades chroniques qui, par solidarité, ne veulent pas laisser tomber leurs camarades».