Et c’est pour «lever le voile» sur cette page de l’histoire contemporaine du pays que le FLN a organisé une table ronde sur le thème «Le soutien extérieur à la guerre de Libération nationale : l’exemple de la Hollande», hier, au Centre des archives nationales, en présence de l’historien Nicolas Pas, de l’université d’Amsterdam, et d’une militante hollandaise, Margueritte Koekebakker, aux côtés de l’ancien responsable de la Fédération de France du FLN, Ali Haroun, et de l’ambassadeur du royaume des Pays-Bas en Algérie, Gjis Schouten.
Pour l’historien Nicolas Pas, auteur du livre La guerre d’Algérie vue des Pays-Bas, l’intérêt de l’opinion publique hollandaise pour la guerre d’Algérie «ne se manifeste que vers 1959, car dès le départ le gouvernement hollandais affiche clairement son soutien à la France en raison de sa politique atlantiste», a soutenu le chercheur.
Il faut attendre la vague d’attentats commis sur le sol français, à l’automne 1958, pour voir l’intérêt des Pays-Bas croître. «Sans qu’une large mobilisation de l’opinion publique ait lieu, les médias commencèrent à consacrer plus d’espace à la guerre. En outre, une aide croissante pratique et des informations sur le conflit faisaient leur chemin. Certains cercles dans le monde intellectuel et étudiant commencèrent à s’interroger sérieusement sur ce qui se passait en Afrique du Nord. Des militants de gauche furent de plus en plus directement impliqués dans les actions des porteurs de valises français», a fait savoir Nicolas Pas.
Cet engagement prit plusieurs formes, «de l’aide humanitaire et le travail de propagande et d’autres activités menées par Action information Algérie, une troisième forme d’engagement peut être discernée dans la dernière phase de la guerre. Le soutien actif au FLN à travers des structures clandestines, notamment par la ramification néerlandaise du Parti internationaliste trotskiste», a ajouté l’historien. L’assistance découvre ainsi le soutien très actif des réseaux hollandais à la guerre d’Algérie. Un soutien incarné aussi par la résistante Margueritte Koekebakker qui a fait un témoignage poignant et très émouvant de son engagement en faveur de la guerre : «J’avais 20 ans quand je me suis retrouvée, dans le cadre du Chantier international, à Bouira en 1958. J’ai découvert comment les soldats français torturaient des militants du FLN. En rentrant en France, je me suis retrouvée entraînée dans un réseau de militants indépendantistes qui préparait l’évasion de cinq chefs historiques du FLN détenus en France.»
De son côté, Ali Haroun est revenu sur l’arrestation et le procès de Michel Raptis, dit Pablo, et Sal Santen : «Ils ont été arrêtés à Amsterdam en juin 1960. Cette affaire a abouti, en juin 1961, au fameux procès Raptis-Santen. Les deux dirigeants trotskistes furent inculpés de trois chefs d’accusation précis. Le soutien à la fabrication d’armes pour le FLN au Maroc, la falsification de cartes d’identité, et le montage et l’organisation d’une infrastructure permettant d’imprimer de la fausse monnaie pour le compte du FLN.
L’affaire Raptis-Santen a suscité une manifestation de rue de quelques dizaines de personnes à Amsterdam pendant le procès et la mobilisation de personnalités à travers un comité de soutien franco-néerlandais.» Il faut souligner qu’à l’indépendance, Pablo s’est installé en Algérie et a été conseiller du président Ben Bella.
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Posté Le : 01/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hacen Ouali
Source : www.elwatan.com