Algérie

Le sourire en berne des Algériens de France



A Paris, les milliers de supporters algériens et même français ne pouvaient pas contenir leur tristesse après la fin du match. C'est le cas de Saïd, propriétaire d'un café dans le quartier de Ménilmontant dans le 20e arrondissement. Paris. de notre correspondant Pour ce néophyte en football, ce samedi est un mauvais jour qu'il faut vite jeter aux oubliettes : « Je ne m'attendais pas vraiment à cette déconvenue. On m'a dit beaucoup de bien de l'équipe d'Algérie. Mais il ne faut pas perdre espoir. Ce n'est que partie remise. Il y a encore un match pour prendre la revanche. » Et de croire que les Soudanais seront nombreux à soutenir l'Algérie à Khartoum car, analyse-t-il, ils détestent les Egyptiens et il existe entre les deux peuples un gros contentieux politique et militaire de longue date. Pour Slimane, un peintre kabyle de 40 ans, c'est le premier but pris très tôt par l'équipe algérienne qui a changé le cours des choses : « Il fallait absolument être vigilants au début et à la fin du match. Ce sont des moments clés dans des rencontres de ce genre. » Et de reprocher à l'entraîneur Saâdane sa décision de faire sortir deux joueurs dont un défenseur de talent au moment où il fallait garder sur le terrain un groupe compact et homogène pour repousser les assauts de l'adversaire. A Barbès, quartier arabe par excellence, la frénésie générale qui a précédé le match a vite laissé place à la mélancolie et à la tristesse. Dans les bars, pleins à craquer, les commentaires vont bon train.« Les joueurs algériens ont laissé trop de vide sur le terrain pour les Egyptiens », explique Amer, un jeune Algérois sans papiers qui s'autoproclame expert en football. Il ajoute sur un ton d'optimisme : « Rien n'est encore joué. On a encore une chance pour prouver qu'on est les plus forts et l'emporter au Soudan. » Son ami Lazhar, 29 ans, est revenu sur le mauvais accueil réservé à l'équipe algérienne : « Comment voulez-vous jouer sereinement lorsque la veille vous avez reçu des blocs de pierre à travers les vitres d'un bus. Gagner au Caire toujours a été difficile pour l'équipe algérienne, mais à Khartoum, ils (les joueurs) doivent se surpasser plus encore et surtout ne rater aucune occasion comme ce fut le cas en Egypte. » Pas loin de Barbès, à Belleville, un autre quartier à forte concentration maghrébine, la tristesse était visible chez les supporters qui quittaient déçus les cafés. Point de klaxon ni de youyou, comme ce fut le cas avant le début du match. Seuls des drapeaux algériens, plantés ici et là, n'ont pas changé de place. « Nous sommes fiers de ce qu'a accompli l'équipe algérienne jusque-là et en si peu de temps », s'exclame Rafik, un jeune Beur. Personne ne pensait qu'ils allaient atteindre ce stade des éliminatoires. Et de rappeler que l'Algérie est déjà qualifiée pour la Coupe d'Afrique et qu'elle va tout faire pour l'emporter.


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