Algérie

Le souk de l?import



Ces dernières années, nos souks abondent de produits fruitiers venus d?ailleurs. Hormis la banane et les pommes Golden et Délicieuse qui meublaient autrefois l?éventaire de certaines échoppes on les ramenait à une certaine époque, lors de nos voyages, dans nos baluchons, nos étals, à présent, sont bel et bien achalandés de produits fruitiers tropicaux comme le kiwi, l?avocat et autres mangue et goyave que le consommateur algérien s?apprête à apprivoiser. A introduire dans ses habitudes et m?urs culinaires. Même si ces produits ne sont pas à la portée des bourses modiques, l?opérateur ne trouve aucune difficulté à les écouler dans les marchés publics fréquentés et par les nantis et par les petites gens. Une virée dans le marché des Trois Horloges de Bab El Oued nous édifie sur la mercuriale de ces saveurs exotiques dont le chaland ne saisit que l?aspect extérieur : la forme et la couleur. Quant au fond, il faudra que la ménagère daigne mettre le prix pour s?offrir une livre. Tant mieux, l?aubaine est saisie par le commerce de l?import-import qui en fait ses choux gras au moment où nos agriculteurs font chou blanc dans les superficies emblavées de la semence de pomme de terre. Une part de dividende substantielle pour l?opérateur économique qui se pourlèche les babines. Soit. Mais la question qui me turlupine, au point d?être ingénu, ce sont certains produits « made in » là-bas qui envahissent le marché d?ici. Au point de croire que notre sol se refuse à mettre sur nos étals ce qu?il cultive, pourtant en quantité non négligeable pour ne pas dire suffisante. Orange d?Espagne, raisin du Chili, poire d?Argentine, pastèque de Libye, olive du Maroc, etc., rivalisent allégrement avec la denrée du terroir. Quant au poisson local, cela fait belle lurette qu?il a pris la tangente de nos longs rivages. Excepté quatre ou cinq variétés, le produit aquatique a déserté nos souks et la ménagère doit se contenter du produit importé congelé, incolore, inodore, sans goût ni saveur.


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