Le souk

Le mois de juillet pointe du nez et il ne reste plus longtemps pour que le championnat national reprenne son droit de cité.
Entre-temps, beaucoup d'encre a coulé sur les va-et-vient des joueurs dans ce qui s'apparente beaucoup plus à une ruée sur l'or qu'autre chose. Un souk comme ceux des souks hebdomadaires d'antan où généralement toutes les ventes se font à la criée. Mais quel souk ' C'est pratiquement le marché le plus porteur et où tous les acteurs trouvent leur compte. Ils sont sûrs de prendre le gros lot même si la «marchandise» qu'ils offrent n'est pas de la première qualité. Excusez le mot marchandise, mais existe-t-il un autre terme aussi approprié dans ce souk où règne une indescriptible anarchie ' Chaque «marchandise» a évidemment un prix arrêté bien avant que celle-ci soit exposée aux éventuels repreneurs. Ce prix, fabriqué de toute pièce à coup de pub et d'articles dans la presse spécialisée qui se substitue à la bourse d'Ager, n'est pas discutable même par les acheteurs les plus avertis. Où ces derniers mettent le paquet ou bien la «marchandise» se déplacera vers un autre souk et ainsi de suite jusqu'à ce qu'un client tombe sur la tête et la paye rubis sur ongle. Ainsi se déroule le recrutement des joueurs dans un marché où les prix se sont enflammés à tel point que les petites équipes évitent de se frotter aux grandes quand la criée commence. Croyant faire la bonne affaire, les commerçants de «joueurs» découvrent bien plus tard le pot aux roses. Une marchandise «périmée», non conforme aux normes et inutilisable au besoin. Ces commerçants se rendent ainsi compte qu'ils ont été floués, que cette «marchandise» est bonne à jeter ou à revendre. Il y a toujours des repreneurs naïfs qui croient réaliser la bonne affaire, celle qui leur fera rentrer beaucoup d'argent, s'ils remettent cette marchandise sur les étals. Ainsi fonctionne ce souk et ainsi meurt le football à défaut de former de vrais joueurs qui ne ressemblent pas à une marchandise.