Algérie

Le Soudan toujours menacé de partition '



Voilà donc venue l'heure de vérité pour le Soudan, un cas d'école puisqu'il enseigne jusqu'où peut conduire l'irresponsabilité, ou encore la soif du pouvoir, quand les hommes qui le détiennent recourent au pire dans la vie des nations, rien que pour s'y maintenir. Vers la guerre et les drames sous toutes leurs formes dans un pays qui avait le droit et les moyens d'aspirer à d'autres horizons. Appelé à devenir le grenier du monde arabe, le Soudan est, au contraire, devenu la proie de famines et de catastrophes humanitaires. Tout cela par la faute de l'ancien président, Gaâfar Numeiry, qui avait mis le feu aux poudres en 1983 en décrétant la charia alors que son pays était composé de musulmans et de chrétiens notamment. C'est son chef d'état-major, le colonel John Garang, qui prendra la tête de la rébellion armée dans le sud du pays jusqu'à l'accord de paix conclu en 2005. Vingt-deux années de guerre, deux coups d'Etat et deux millions de morts.Mais ce que ne disent pas les statistiques, c'est l'impact sur ce pays, le plus vaste d'Afrique et certainement le plus riche potentiellement. Un pays aux multiples guerres et d'aussi nombreuses fractures, comme en atteste également la situation dans la province du Darfour. Trop tard, devrait-on dire, tant la tentation sécessionniste est devenue encore plus grande, et c'est d'ailleurs l'une des clauses de cet accord. Les Soudanais en sont à régler les mécanismes de ce qui sera un référendum d'autodétermination des populations du Sud-Soudan, prévu en 2011. On se plaît de part et d'autre à souligner la nécessité de renforcer, sinon à préserver l'unité nationale, malgré cette catastrophe provoquée par l'homme, et pour laquelle il serait faux d'invoquer un quelconque complot extérieur. Sauf peut-être par la suite quand il y aura beaucoup d'accusations, ce qui n'est pas invraisemblable, une partie du Soudan échappant à toute autorité.Les clivages sont devenus à ce point forts, qu'un tel effort semble vain puisque les appels à la sécession du Sud-Soudan se sont multipliés de la part de responsables sudistes, qui ont en outre accusé Khartoum d'implication dans des affrontements tribaux au Sud-Soudan. Une campagne avant terme, puisque l'indépendance de la partie méridionale du Soudan, un ensemble stratégique, il faut bien en convenir, qui constituera une zone tampon non seulement avec le Nord mais aussi entre deux parties du continent, ne ferait pas l'ombre d'un doute. Le « oui » devrait atteindre les 51%, à condition que le taux de participation atteigne les 60%.L'enjeu n'est pas uniquement humain et géographique, avec cette forte odeur de pétrole que ni le Nord, et encore moins le Sud ne veulent perdre. Chaque partie entend mettre tous les atouts de son côté, mais les jeux ne sont-ils pas faits ' C'est-à-dire que l'essentiel reste et demeure cette question de la partition préalablement acceptée et qui va se jouer à travers un simple vote.


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