Algérie

Le souci majeur


L'offensive du président du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), Bouzid Lazhari, à propos de cette question lancinante du respect des droits de l'homme, sonne comme un appel aux organisations non gouvernementales (ONG), tous les militants et toutes les associations en activité sur ce registre à collaborer, à coordonner et à discuter sur tout ce qui concerne cette question. Quoi de plus pour montrer la sincérité du CNDH, qui est un organe constitutionnel, comme le rappelle M. Lazhari, pour dire qu'il n'est pas sous l'autorité de l'exécutif ' L'Algérie est visée depuis quelques mois par les critiques à propos des violations des droits de l'homme, mais cela ne semble guère susciter l'animosité du président du CNDH, qui a souligné, à l'occasion d'un discours prononcé lors de la Journée des droits de l'homme (21 décembre), qu'« on ne veut pas seulement entendre les opinions qui ne nous dérangent pas, mais on veut également écouter celles qui ne nous plaisent pas ». Ecouter, oui, mais M. Lazhari pose une condition dans ce sillage, que ces thèses qui mettent en accusation l'Algérie en matière de violation des droits de l'homme « soient dotées de preuves solides qui attestent de la véracité de tels crimes ». C'est élémentaire en matière de droit que « la preuve incombe au plaignant ». A bien comprendre, M. Lazhari ne nie pas d'une manière absolue l'existence de violation des droits de l'homme en Algérie, qui peuvent se manifester partout dans le monde, il s'agit seulement d'y apporter la preuve afin de remédier au mal là où il est diagnostiqué, plaide le président du CNDH. Reste à se demander pourquoi les victimes présumées de violation des droits de l'homme ne viennent pas se plaindre auprès du CNDH, préférant s'en remettre aux ONG et autres associations activant dans ce domaine, et s'il y a des plaintes qui s'inscrivent dans ce cadre, et qui ont été traitées ou toujours pendantes au niveau de cette institution, pourquoi n'avoir pas fait cas, en révélant au moins le nombre des plaintes ' C'est une question pertinente qui a été éludée par le président du CNDH, qui a préféré axer son discours sur d'autres points, comme la grâce présidentielle qui a été accordée à plus de 15.000 prisonniers cette année, dont ceux qui « sont appelés par certains, les détenus d'opinion », relève-t-il, sachant que l'Algérie a toujours nié d'une manière catégorique l'existence de détenus d'opinion dans les prisons. Alors qu'il s'agit d'une façon primordiale de gagner la confiance des citoyens autant que celle des ONG, voire avant même de chercher à convaincre ces dernières quant au respect des droits de l'homme en Algérie, ou encore de nouer des liens solides avec les institutions « onusiennes, régionales, africaines et arabes », concernant cette question. Le souci majeur, en l'occurrence le renforcement du front interne autour de cette question, au même titre que sur le plan politique, ne passe-t-il pas par la confiance placée par les citoyens dans leurs institutions ' Et puis, d'où puisent ces ONG et autres associations activant dans le domaine des droits leurs rapports ' Exclusivement de leurs représentants locaux, qu'il faudrait appeler ou inviter en premier lieu à apporter les preuves sur les cas de violation des droits de l'homme, avant que leurs rapports n'atterrissent ailleurs.
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