Algérie

Le «SOS» du président



La question du changement climatique absente de la campagne des élections législatives qui se tiendront le 12 juin, représente un des chevaux de bataille du chef de l'Etat. Une préoccupation légitime. Le pays évoluant dans un climat semi-aride vit un état de stress hydrique permanent exacerbé par les agressions anthropiques, la pollution, les effets des gaz de serre notamment, que subit la planète. Ce qui pose la problématique de sa préservation. Un combat universel où l'Algérie se situe aux premiers rangs. Un front sur lequel elle se montre très active. Elle a proposé, il y a tout juste trois mois, de créer un fonds spécial pour la prise en charge des effets négatifs du changement climatique ainsi qu'un cadre continental pour guider l'action collective, au sein de l'UA, sur le climat. Une initiative qui a été approuvée par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA), le 9 mars 2021, lors d'une réunion au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement. Le président de la République vient d'appeler à sa concrétisation. «La nécessité d'accélérer l'établissement des règles et des mesures susceptibles de relancer l'action de ce Fonds qui peut constituer un outil efficace pour soutenir les efforts consentis par l'Afrique au double plan national et continental, notamment en matière d'adaptation et de développement des énergies renouvelables», a été souligné par Abdelmadjid Tebboune lors de la réunion du Comité des chefs d'Etat et de gouvernement africains sur le changement climatique, qui a eu lieu, mardi dernier, par visioconférence. Les pays développés, qui restent les plus grands pollueurs de la planète, ont été exhortés à faire face à leurs engagements, à leurs responsabilités. Le rôle que les pays développés doivent jouer pour atteindre les objectifs tracés par l'accord de Paris, en tenant compte de leurs responsabilités historiques dans la détérioration climatique, porte sur «la nécessité de respecter leurs engagements aux volets technique et financier, notamment l'engagement d'au moins 100 milliards de dollars par an pour soutenir les actions et les mesures prises par les pays en voie de développement» a indiqué Abdelmadjid Tebboune. Après avoir rappelé aux pays développés «leurs engagements non encore remplis dans le cadre de la deuxième période du protocole de Kyoto», le locataire d'El Mouradia a estimé qu'«il ne faut pas omettre le caractère prioritaire des mesures d'adaptation avec les répercussions négatives du changement climatique au regard de leur ampleur sur les pays africains». Le président de la République a aussi lancé un appel sur l'impérative tenue de la conférence des ministres africains «en présentiel» dés que les conditions sanitaires le permettront, les réunions en visioconférence ayant montré leurs limites à réaliser le consensus autour des questions en suspens. Il faut rappeler que l'Algérie s'est engagée, lors du Sommet Action Climat 2019, tenu en septembre 2019 à New York (Etats-Unis), à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 7%, affichant sa disposition à les réduire à 22%, à l'horizon 2030, en cas de financement international. Cet engagement figure dans le Plan national du climat (PNC), présenté lors du Sommet de l'ONU, qui comptait 155 projets, dont 76 relatifs à l'élimination des gaz à effet de serre et 63 autres aux actions d'adaptation aux changements climatiques. «Ces projets visent à consolider les capacités de l'Algérie à faire face aux changements climatiques induits par les émissions de gaz à effet de serre, à l'instar des inondations, feux de forêts, canicule...», avait déclaré la directrice des changements climatiques, au ministère de l'Environnement, Fazia Dahlab, soulignant que l'Algérie était l'un des pays «non responsables» des émissions de gaz à effet de serre et de la déperdition de la couche d'ozone, mais plutôt «victime». Un rapport présenté en 2018 par une Commission d'experts en climatologie relevant de l'ONU affirmait, en effet, que la part de l'Algérie, qui se trouve dans une zone de l'Afrique du Nord, qui présente une grande vulnérabilité climatique, dans les émissions de gaz à effet de serre, ne dépassait pas 0,39%, un taux quasiment insignifiant par rapport aux pays développés (la Chine 22% et les Etats-Unis 28%).


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