Algérie

Le SOS des riverains de Douar El Gueraâcha (Chelghoum Laïd)


Cela fait déjà un bail que les habitants du douar dit El Gueraâcha, situé à 4 km au nord de Chelghoum Laïd, sont livrés à eux-mêmes. Le désespoir incommensurable fait partie de leur douloureux quotidien, même si les adeptes convaincus de la relance économique et du développement local s'égosillent à en vanter les futures retombées positives. Le hameau qui abrite près de 4700 âmes n'a, au sens de quelques citoyens interrogés, tiré aucun profit ni avantage de l'argent de la relance qu'on distribue ailleurs à tour de bras. Les riverains continuent de panser dans l'anonymat total leurs blessures et digérer en silence leur profonde détresse et leurs attentes biaisées. Au début de chaque hiver s'amplifient leur désarroi et leur inquiétude avec la venue des fortes précipitations, car l'état lamentable des chemins vicinaux desservant leur douar, la densité de la gadoue et les désagréments liés à l'approvisionnement en gaz butane ne sont pas à l'évidence faits pour arranger les choses. Pour rallier la seule institution primaire de la localité, les écoliers des chaumières avoisinantes sont livrés, chaque jour que Dieu fait, au parcours du combattant, parcourant plusieurs kilomètres à pied. Les habitants de douar El Gueraâcha qui est rattaché à la pauvre commune de Aïn Melouk, déplorent cependant la volte-face et le divorce des autorités locales et considèrent que leurs élus ont fait le black-out sur leurs aspirations légitimes. Et Dieu sait combien celles-ci sont nombreuses. De l'AEP à l'électrification rurale en passant par le transport scolaire, le bitumage des voies d'accès, les insuffisances et les défaillances sont si nombreuses et inextricables que l'état des lieux s'apparente (et c'est un euphémisme) à un immense capharnaüm. Et circonstance aggravante, voilà que depuis quelque temps, les sources tarissent chaque été un peu plus et l'eau devient une denrée rare sans pour autant que des projets de forage soient en vue. Les villageois, pour rappel, sont montés plus d'une fois au créneau depuis avril 2002, bloquant le chemin de wilaya 115 qui relie Aïn Melouk à Chelghoum Laïd, en signe de protestation contre la marginalisation, la misère et les conditions sociales effroyables qu'ils endurent. Les locataires de ce bourg oublié qu'on a l'habitude de saupoudrer à coups de promesses mielleuses ne croient dès lors plus aux slogans creux et aux discours vaseux des élus qui ne se manifestent qu'à l'orée de joutes électorales, eux qui, après tout, n'ont demandé qu'à vivre décemment.
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