Algérie

Le sort de Ghediri connu le 21 février



Après plus d'un an et demi de détention, le général à la retraite, Ali Ghediri, connaîtra le sort que lui réservera la justice le 21 février prochain.Ali Ghediri a été auditionné dans la matinée d'hier par le juge près la chambre d'accusation de la cour d'Alger. Mais le magistrat n'a pas prononcé sa décision tout de suite. Les avocats d'Ali Ghediri sont optimistes.
Leur mandant, qui figure parmi les plus anciens détenus politiques du pays, a été enfin auditionné par le juge près la chambre d'accusation de la cour d'Alger après plusieurs reports.
L'audition d'hier fait suite à un arrêté rendu en décembre dernier par la Cour suprême portant acceptation du pourvoi en cassation introduit par la défense de l'ancien officier de l'armée qui a refusé d'être jugé par la cour militaire.
La procédure ouvre la voie à deux options : soit le juge près la chambre d'accusation prononce un non-lieu immédiat et le détenu recouvrera sa liberté, soit le dossier est renvoyé dans un tribunal de première instance pour qu'un procès en correctionnelle soit programmé.
Incarcéré en juin 2019 pour "atteinte au moral de l'armée", "atteinte à l'unité nationale", "envoi de documents officiels à des parties étrangères" et "falsification de documents", Ali Ghediri a toujours clamé son innocence. Après de rudes batailles judiciaires, le juge d'instruction a fini par abandonner la majorité des charges. Il n'est désormais poursuivi que pour "atteinte au moral de l'armée en temps de paix".
Comme "preuve", le parquet a retenu une interview publiée par le journal El Watan en décembre 2018. Les différentes demandes de libération provisoire ont toutes été rejetées par la justice. Même lorsque l'ancien candidat à l'élection présidentielle était atteint de Covid-19, la justice avait rejeté sa demande de liberté provisoire.
Désespéré par sa situation carcérale et en l'absence d'une perspective de procès, Ali Ghediri a annoncé, en juillet dernier, l'entame d'une grève de la faim. Il a adressé, à l'occasion, une lettre au peuple algérien où il a expliqué son geste. Les avocats ont tenté de l'en dissuader, mais il a refusé. Quelques jours après, l'homme a dû renoncer à son action après sa contamination à la Covid-19.
Outre cette action, Ali Ghediri a écrit une lettre au chef de l'Etat. "Après une année de détention, l'on est venu me signifier, pour la quatrième fois consécutive, la prorogation, nonobstant la forme, de la durée de ?confinement politique' auquel je suis soumis et désigné par euphémisme mandat de dépôt, cette mesure exceptionnelle que le législateur, conscient de l'usage abusif qui pourrait en être fait, a, par prévenance, soumise à des conditions strictes et bien définies.
Et c'est précisément cet abus que je suis en train de subir dans ma chair, dans les geôles d'El-Harrach, au motif inavoué que ma présence sur la scène politique n'était pas sans incommoder certains décideurs", avait-il écrit.
Avant de se porter candidat à l'élection présidentielle avortée d'avril 2019, Ali Ghediri s'était distingué par des contributions où il critiquait notamment la gestion de l'armée.

Ali BOUKHLEF


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