Algérie

Le sommet s'ouvre aujourd'hui à Washington



Le sommet s'ouvre aujourd'hui à Washington
C'est un sommet dans un sommet. L'Algérie réaffirmera le rôle qu'elle joue désormais sur le plan africain et saisira l'occasion pour renforcer ses relations avec Washington.Le sommet USA - Afrique commence aujourd'hui à Washington pour une durée de trois jours durant lesquels le président Barack Obama révélera la nouvelle vision des Américains pour l'Afrique, théâtre de convoitises non seulement des ex-puissances coloniales mais aussi de la Chine qui y a lancé de colossaux investissements et, à un degré moindre, de la Russie dont le retour se fait timidement sur le continent. Pour l'Algérie, la participation à ce rendez-vous, le premier du genre, qu'organise le locataire de la Maison-Blanche pour l'Afrique est, avant tout, une tribune pour le renforcement des relations algéro-américaines. Dans un contexte de fragilisation des pays faisant partie de la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord) conséquence de l'échec du Printemps arabe, l'Algérie joue désormais un rôle régional de premier plan. La stabilisation du Sahel après la conclusion à Alger le 24 juillet dernier de l'accord inespéré entre les factions maliennes, la coordination entreprise avec l'Egypte pour le cas de la Libye, la coopération politique et militaire avec la Tunisie, la nomination de Saïd Djinnit en tant qu'envoyé de l'ONU pour la région des Grands Lacs, une désignation d'ailleurs saluée par les états-Unis comme "un apport d'une longue histoire d'engagement diplomatique en Afrique" et la gestion du dossier du Sahara occidental dans le cadre de l'UA et de l'ONU sont aujourd'hui autant d'atouts qui confirment le retour de l'Algérie sur la scène africaine. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui représente le président Bouteflika à cette rencontre au sommet, mettra, sans doute, en avant, l'importance de la présence algérienne à ce rendez-vous et saisira cette occasion pour discuter avec d'autres partenaires africains des conflits qui font peser des menaces sur la sécurité et l'intégrité territoriale de certains états sur le continent. La présence dans la délégation officielle de Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, est significative de l'extrême importance de ce département dans la conception de la diplomatie algérienne. Dans le même temps, l'absence de Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, à ce sommet est dictée par l'urgence de la gestion des conséquences de la dégradation de la situation en Libye et de la persistance de l'agression israélienne contre les Palestiniens de Gaza et de Rafah.D'ailleurs, cette guerre contre les civils palestiniens sera certainement le point noir lors de ce sommet qui se veut la référence de départ de l'engagement politique et économique américain en Afrique. Le président Barack Obama, qui a évoqué le 28 juillet dernier lors d'une rencontre avec des étudiants la nécessité de l'alternance et du renforcement des institutions démocratiques en Afrique, risque d'avoir du mal à faire passer ses idées. Si la mutation des élites africaines est une réalité incontournable, les processus de démocratisation ne sont pas aussi faciles que cela puisse paraître. Au-delà des réformes des systèmes éducatifs, les problèmes du développement économique auxquels font face beaucoup de pays sont des obstacles de nature à freiner les processus d'ouverture. De là se pose la question de savoir où sont les aides financières longtemps promises à l'Afrique ' Si l'Algérie a procédé à l'effacement des dettes de plusieurs pays africains pauvres, ce n'est pas le cas des grandes puissances dont l'investissement est souvent accompagné de conditionnalité.Dans le même temps, il serait difficile pour le locataire de la Maison-Blanche d'aborder le volet "démocratie" alors que le Printemps arabe a révélé au grand jour que les changements brutaux des régimes ont conduit vers la naissance d'un fascisme d'un genre nouveau à travers le califat en Irak et en Libye et du terrorisme que le "monde libre" définit aujourd'hui comme étant le djihad en Tunisie, en Egypte et en Syrie. Cela d'une part, et d'autre part, son soutien absolu et aveugle à Israël dans son projet d'extermination du peuple palestinien, qui est d'ailleurs contesté non seulement dans la sphère arabe et musulmane, mais aussi en Europe, aux USA et en Israël même, tend à discréditer tous les discours sur la préservation de la paix mondiale surtout que les USA traversent une véritable crise de moralité depuis les révélations de WikiLeaks jusqu'aux aveux d'Obama lui-même sur la pratique de la torture dans le pays symbole de la démocratie et des droits de l'Homme.Au-delà des aspects politiques, le sommet sera l'occasion pour le business et la coopération économique et l'échange entre les partenaires et la société civile. Ainsi, on apprend que le Premier ministre sera accompagné par son épouse. Cette dernière, qui dirige l'association Imzad (active en faveur des femmes du Sud et des Touareg), sera reçue demain par Michelle Obama dans le cadre des activités prévues lors de ce sommet au profit des premières dames africaines. L'association Nabni a été également invitée à ce sommet dans le cadre du programme élaboré pour les ONG.La coopération industrielle et énergétique sera certainement au programme des discussions bilatérales et multilatérales. Le ministre de l'énergie, Youcef Yousfi, et le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, auront certainement du pain sur la planche. Quant aux affaires, la présence d'industriels algériens de premier rang confortera, sans doute, le rôle de plus en plus prépondérant du secteur privé dans le développement de l'économie nationale même si l'état demeure le premier investisseur et employeur en Algérie.S. T.NomAdresse email


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)