Algérie

Le sommeil "paradoxal" des partis



Aucun parti politique n'a essayé de prendre une initiative dans le sens de la sensibilisation des citoyensManifestement, les formations politiques font dans l'oeuvre de «bernard-l'ermite», surtout durant ce mois de Ramadhan, où ils se recroquevillent dans leur cocon, loin du vacarme et le bruit des grèves et mouvements sociaux qui traversent ces derniers temps la société en général.
La vie politique nationale est reléguée au dernier plan, la dynamique partisane est réduite à sa juste existence formelle, voire électoraliste. Ce qui renforce cette thèse, c'est le mois du Ramadhan et ses veillées dépourvues d'animation politique et d'activité partisane. Cette situation est devenue symptomatique chez nous, l'absence effarante de la classe politique et sa démission totale par rapport aux préoccupations de la société renforce l'hypothèse que cette classe est en déphasage avec les réalités qui sont dictées par l'étape délicate que traverse le pays sur tous les plans.
Il s'agit d'un sommeil orchestré en bonne et due forme de telle sorte que le rôle des partis politiques ne dépassera pas le statut du figurant pour adosser des politiques et des contextes sans pour autant apporter une contribution palpable. Pas de concret et pas d'alternatives et d'issues en mesure de répondre à une situation de crise nécessitant un sursaut salvateur. Manifestement, les formations politiques font dans l'oeuvre de «bernard-l'ermite», surtout durant ce mois de Ramadhan, ils se recroquevillent dans leur cocon, loin du vacarme et le bruit des grèves et mouvements sociaux qui traversent ces derniers temps la société en général. Les partis politiques semblent ne pas être concernés du tout de la crise à laquelle font face le pays et ses institutions. La déroute se précise et la faillite n'est plus à démontrer, ce qui donne plus de véracité à cette amère réalité c'est cette absence sidérale desdits partis politiques censés apporter des éclairages et des solutions concrètes aux situations et aux impasses politiques, économiques et sociales.
Cette maladie infantile qui ronge les partis renseigne sur une situation politique dénaturée et déformée. Les rôles se sont inversés, les missions ont été détournées à telle enseigne que le résultat se fait sentir à travers une sorte d'anomie qui frappe la scène politique nationale dans son ensemble. Aucun parti politique n'a essayé de prendre une initiative dans le sens de la sensibilisation des citoyens en s'adressant à la société sur des questions de l'heure et qui préoccupent les couches les plus larges de cette dernière. Il fut un temps et surtout dans ce genre de période, c'est-à-dire durant le mois de Ramadhan, où les formations politiques et le mouvement associatif et syndical faisaient dans l'animation diversifiée et dans les rencontres-débats avec un sens très élevé d'appréhension et d'assimilation des enjeux et des crises aussi. La fin des années 80 a été témoin de cette dynamique plurielle et pluridisciplinaire où l'on assistait à des événements politiques et des débats autour des thèmes qui constituaient le noeud gordien des préoccupations majeures du pays en général. En parallèle, il y avait aussi une dynamique culturelle qui n'était que le prolongement de cette vie politique des plus riches et diversifiées. C'est dire que la vie partisane à l'époque était caractérisée par le sens de l'imagination créative et l'esprit critique avec une perspective fondée sur des alternatives concrètes et réalistes par rapport à la crise dans son ensemble et même par rapport au pouvoir en place comme son antithèse et une sorte de dépassement de statu quo. Le recul qui s'empare aujourd'hui de la classe politique nationale est une résultante d'une dépolitisation qui a complètement vidé la société de sa sève créatrice et mobilisatrice. Ce constat est partagé par un bon nombre d'experts dans le domaine politique et les partis. Cette situation est visible à travers cette absence terrible de ceux qui sont censés être du côté du citoyen pour lui apporter de l'aide sur le plan de l'éclairage politique et l'élévation de sa conscience sociale dans sa globalité. Cette donne est quasiment marginalisée dans le lexique de notre classe politique en général et de nos partis en particulier. On assiste à une dérive politique et partisane qui pourrait affecter en profondeur la société et pousser vers le blocage sociétal à cause de cette inertie affichée par les formations politiques et leur incapacité à se proposer comme une alternative crédible et sérieuse quant à la sortie de la crise ou comme un élément créateur de relèves et des cadres pour l'Etat et ses institutions. Les partis politiques courent derrière des strapontins et des affaires juteuses en écornant ainsi le sens noble d'un parti politique et sa mission historique au service des causes faisant de l'Etat et de la société sa quintessence et sa raison d'être par excellence.
Nos partis que se soit ceux qui se disent appartenir à la mouvance démocratique ou ceux de la mouvance islamiste ou ceux qui font du nationalisme leur tremplin montrent on ne peut mieux leurs limites de mobiliser. Ils sont incapables d'assurer le rôle qui leur sied en leur qualité d'instrument d'éducation politique et d'école pour la formation du citoyen et du militant au service de la République et les valeurs de l'Etat de droit et de la justice et de la liberté.
La militance a déserté le champ partisan comme expression politique en cédant la place au clientélisme et le népotisme sabordant ainsi l'objectif central d'un parti politique à savoir mobiliser la société autour des questions et des thèmes qui fâchent et qui divergent. Tout le génie d'un parti politique réside dans cette dimension créatrice et innovatrice. Notre classe politique et nos partis politiques sombrent dans un sommeil «paradoxal» et tardent à opérer une sursaut dans le sens de rompre avec cette maladie infantile qui taraude notre classe politique et qui bloque le potentiel de la société et entrave sa dynamique.


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