Algérie

Le soleil tue-t-il les idées '



«Le soleil tue les idées», avait déclaré, lors d'un de ses voyages au sud de l'Algérie, l'écrivain français (et prix Nobel de littérature) André Gide. Lorsqu'on se retrouve pataugeant corps et âme dans une relative grande chaleur, comme c'est le cas chez nous en ce début de mois de juillet, et qu'on peine à rassembler ses idées, on est tenté de souscrire à cette étrange affirmation, dictée certainement au célèbre écrivain par un soleil de plomb.Comme Gide lui-même peut-être, des philosophes et des politiques d'outre-Méditerranée (pas toujours bien intentionnés malheureusement) se sont interrogés, au cours des siècles et années passés, sur le fait de savoir s'il existait un climat particulier qui «favoriserait les idées», encouragerait l'effort et le labeur, et un autre qui inciterait à la paresse; si le soleil, par exemple, était d'abord synonyme de farniente et de sieste et rarement synonyme d'ambition et de grande volonté '
En particulier, les adeptes de la contestée «théorie des climats» (dont l'origine remonterait jusqu'à l'Antiquité) qui se sont évertués (et s'évertuent encore) à trouver une relation de cause à effet entre le climat et les comportements des individus -et notamment sur la production de leur art- mais également, de manière beaucoup moins convaincante, à déceler un lien entre la nature du climat et l'essence des peuples et l'essor des civilisations. A ce sujet, signalons (en tant que curiosité seulement) qu'une certaine littérature ancienne générée par cette problématique «théorie des climats» assurait que (je cite) «les hommes du Nord étaient forts et valeureux car endurcis par le climat froid mais qu'ils étaient peu intelligents et inaptes aux affaires politiques et que les hommes du Sud (Nord-Africains, Asiatiques) avaient, quant à eux, une intelligence vive et une grande imagination mais qu'ils étaient mous car affaiblis par le climat chaud; enfin, que les hommes des moyennes latitudes possédaient les meilleures qualités des uns et des autres» (Lorsqu'on découvre le dernier point de ce paragraphe «byzantin», on devine aisément la contrée d'où serait natif son auteur). Alors, nous autres Algériens serions donc «d'une intelligence vive et d'une grande imagination mais nous serions aussi mous car affaiblis par la chaleur» ' L'idéal, chers compatriotes, serait (et surtout pour notre jeunesse qui arrive) : 1/ de ne pas prendre du tout au sérieux la première partie de cette allégation car «tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute» (dixit notre ami Jean de La Fontaine) et 2/ qu'il faut nous efforcer de démentir ce qui est y proposé à la fin, en cogitant très fort le proverbe nippon ci-contre : «Réussir sans travailler dur est aussi peu probable que récolter là où l'on n'a pas semé».


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