Algérie

Le soir, un transport au ralenti



«Nous nous sentons isolés et abandonnés durant les longues nuits du Ramadhan où, en dehors des cafés, il n'y a aucune animation dans notre ville», se sont plaints des citoyens de la ville de Zighoud-Youcef venus à Constantine après le f'tour pour passer la soirée et retourner au bercail avant le s'hor. Justement, avons-nous demandé, par quel moyen ils sont venus ? «Le transport clandestin», nous a-t-on répondu. Puis, on nous explique que moins d'une heure avant le f'tour il ne faut pas espérer trouver un quelconque moyen de transport public, pour quelque destination que ce soit, à part les taxis clandestins. C'est invariablement la même réponse qu'on peut recueillir chez tous ceux qui débarquent le soir venant des communes voisines de Didouche Mourad et Hamma Bouziane situées sur le même axe. A la station de taxis de l'avenue Rahmani Achour (Bardo), la situation ne diffère pas beaucoup. Ceux qui viennent du Khroub et de la nouvelle ville Ali Mendjeli ne sont là que grâce au transport clandestin. Ce dernier, trouvant le champ libre grâce à l'interruption du transport public, fait fureur sur ces deux lignes très fréquentées, notamment celle de et vers la nouvelle ville Ali-Mendjeli desservie pourtant jusqu'à minuit par des bus de l'ETC.

 Aussi, la question du transport public interurbain de nuit pendant le Ramadhan se pose avec acuité et plusieurs citoyens des communes limitrophes se sont plaints de ne pouvoir assister aux activités culturelles organisées dans la ville des ponts, faire les prières de tarawih, à la mosquée Emir Abdelkader particulièrement, ou effectuer des visites à leurs familles, étant donné que les bus s'arrêtent complètement aussitôt effectuée la dernière rotation avant la rupture du jeûne.

 Interrogés, des transporteurs publics nous ont déclaré que la corporation est disposée à organiser des rotations de nuit vers toutes les communes de la wilaya, et ce malgré les conditions de sécurité qui laissent parfois à désirer, pourvu seulement que la direction des Transports joue le jeu en les assurant de sa «couverture», c'est-à-dire accorder son visa pour leur permettre de travailler de nuit. Les responsables du syndicat des transporteurs publics ont exprimé la même position. M. Jouini, le directeur des Transports de la wilaya, contacté, a assuré que cette question sera réglée à partir de la deuxième semaine du Ramadhan. Selon ses déclarations, il compte réunir les exploitants des lignes interurbaines et leur syndicat pour déterminer les moyens qui seront mis en place afin d'établir des rotations de nuit «qui relieront les chefs-lieux des communes les plus importantes», a-t-il précisé. Ces rotations se feront, à tour de rôle, par des équipes qui pourront, éventuellement, être renforcées ou plus fréquentes à compter de la seconde quinzaine du Ramadhan pour permettre aux populations des communes environnantes de pouvoir effectuer les achats de l'Aïd au chef-lieu de la wilaya.




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