Algérie

LE SOIR DU CENTRE



L'OPERATION A TOUCHE PLUSIEURS COMMUNES DE LA WILAYA DE BOUIRA
Les villageois contre le démantèlement des détachements de la Garde communale
Tout a commencé ce mercredi, lorsque des unités de l'ANP se sont déplacées au village Mzarir, dans la commune de Saharidj, à 50 km à l'est de Bouira, dans la daïra de M'chedallah, pour une opération de démantèlement du détachement de la Garde communale installé dans le village depuis 1994.
Le village Mzarir, perché à 1 500 mètres d'altitude, construit dans un val, à quelques encablures du col de Tizi N'kouilal, est l'un des premiers villages de la Kabylie à avoir pris les armes pour défendre sa dignité face au terrorisme naissant et... envahissant. Depuis, plusieurs autres villages ont été armés pour se défendre et suppléer le manque d'effectifs des services de sécurité. C'était l'époque des G40, ou groupes de 40 éléments, qui deviendront quelques mois tard, les gardes communaux. Ce mercredi, les militaires se sont donc déplacés à Mzarir pour démanteler le détachement de la Garde communale qui était là pour défendre le village. Mission que ces gardes communaux, tous enfants du village, continuent d'assurer jusqu'à nos jours, et sans lesquels le village n'aurait jamais existé en ces lieux reculés de l'Algérie profonde. En effet, pendant toutes ces années de terrorisme, le village a été attaqué à plusieurs reprises mais toutes ces attaques ont été repoussées par ces vaillants combattants qui ont payé quand même un lourd tribut en perdant 7 gardes communaux et enregistrant une dizaine de blessés dont des handicapés à vie. Ainsi, ce mercredi, lorsque les villageois avaient appris le pourquoi du déplacement des unités de l'ANP sur les lieux, ils se sont tout de suite rassemblés devant le siège du détachement pour refuser tout déplacement de ce corps de sécurité. Et ce, d'autant comme nous l'assurent certains citoyens qui nous ont contactés par téléphone, que dans le village, plusieurs gardes communaux y vivent et sont à la retraite. «Si jamais les gardes communaux venaient à partir, personne ne pourra vivre dans ce village tant les terroristes continuent toujours à rôder dans les parages», nous dira l'un d'eux. Et de poursuivre : «nous sommes sûrs que si le village n'est pas sécurisé, un carnage aura lieu dans les 24 heures qui vont suivre. Les terroristes n'attendent que l'occasion pour se venger de ce village rebelle qui leur a tenu tête même au plus fort des années du terrorisme. » Après cette mobilisation citoyenne, les militaires ont dû abandonner cette opération ou la reporter, c'est selon. Cela étant, cette opération n'est malheureusement pas la seule puisque le lendemain, soit jeudi, pas moins de trois détachements de la Garde communale ont été ciblés. Cependant, là aussi, les villageois étaient mobilisés et se sont opposés fermement contre ces opérations. Ainsi, durant la journée de jeudi, le détachement de la Garde communale d'Ouled Draâ Mhamed, situé aux frontières entre les wilayas de Bouira et Bordj-Bou-Arréridj, celui de Chréa, à Bechloul et celui de Taghzout, à Ouled Rached, ont été le théâtre de contestations citoyennes sans précédent. Selon certains témoins, les villageois d'Ouled Draâ M' hamed ont procédé carrément à la fermeture du portail principal du siège de la Garde communale pour empêcher les militaires d'y accéder. Sur place, les villageois ont expliqué aux responsables militaires que si jamais le détachement venait à être démantelé, le village serait abandonné par ses habitants le jour même, tant il est réputé être sur le chemin qu'emprunte les terroristes lors de leurs déplacements entre le centre et l'est du pays. En effet, à plusieurs reprises, ces terroristes furent stoppés net dans leurs déplacements par ces vaillants gardes communaux. Contacté pour nous donner son point de vue sur toutes ces opérations, Aliouat Lahlou, l'un des représentants des gardes communaux les plus en vue durant les contestations qui avaient éclaté l'été, dira que «le message que les citoyens sont en train d'envoyer aux responsables et au ministre de l'Intérieur quant au rôle majeur que ce corps joue dans le cadre de la sécurité des citoyens est on ne peut plus clair». Pour lui, «ceux qui sont en train de procéder à la dissolution de ce corps de sécurité en le considérant comme une simple entreprise nationale à dissoudre se trompent : le terrorisme est toujours là et si les villageois, des centaines de milliers de villageois, continuent à vivre en toute sécurité dans des villages reculés, c'est grâce à la Garde communale ». Aussi, notre interlocuteur a lancé un appel au ministre de l'Intérieur afin que les revendications des gardes communaux qui réclament un statut spécifique, identique à celui des victimes du terrorisme, soient prises en charge pour que «le retraité qui a donné sa jeunesse pour que vive notre pays en sécurité vive dans la dignité et ne se voit pas obligé de chercher un autre travail pour subvenir aux besoins de sa famille». En attendant que le ministre de l'Intérieur trouve une solution à ces villages reculés, M. Aliouat Lahlou dira que les représentants de la Garde communale à l'échelle nationale sont en train de préparer un dossier consistant pour saisir officiellement les organisations nationales et internationales des droits de l'homme ainsi que le Bureau international du travail afin que les sacrifices et le travail des gardes communaux durant toutes ces années ne soient pas vains.
H. M.
AIN DEFLA
9 producteurs de blé font leur entrée au «Club 50»
C'est un club créé à l'initiative du ministère de l'Agriculture, une sorte de livre d'or des meilleurs producteurs de blé de la wilaya de Aïn Defla. A l'issue de la dernière campagne moissons-battage, ils ont tous obtenus un rendement supérieur à 50 q à l'hectare, d'où le nom du Club 50, dans sept communes de la wilaya : El Amra, El Attaf, Zeddine, El Abadia, Djelida, Djendel et Bir Ould Khelifa. Le premier des neuf céréaliculteurs de la wilaya figure à la 16e place du classement national. A cette occasion, une petite cérémonie a été organisée au siège de la wilaya, jeudi dernier dans l'après-midi en leur honneur au cours de laquelle, ces derniers ont reçu des mains du chef de l'exécutif de la wilaya, une médaille honorifique. Ces résultats ont été obtenus grâce, pour une grande part, aux efforts consentis par ces agriculteurs, résultats méritoires surtout comme certains nous l'ont déclaré, ils ne possèdent pas de terres propres et qu'ils ont recours à la location. «Nous attendons l'application des textes relatifs à la concession, leur mise en application tarde à venir, cela nous encouragerait plus à produire mieux et plus» nous dit l'un d'eux. Il faut dire que dans la wilaya de Aïn-Defla, la superficie irriguée consacrée à la céréaliculture s'étend sur 41 000 ha avec un projet d'extension allant jusqu'à 60 000 ha. A l'actif de la coopérative de céréales et de légumes secs, la CCLS, une production record jamais atteinte, de l'ordre de 870 000 q a été engrangée. Il faut dire aussi que produire ne suffit pas puisque les capacités de stockage de la wilaya restent faibles et pour pallier ce déficit, la coopérative se trouve dans l'obligation de recourir à des locations, quand ce n'est pas des réquisitions d'aires de stockage ici ou là, notamment à titre d'exemple, ce sont 340 000 q qui sont stockés dans une ancienne unité industrielle désaffectée depuis des années, un stock d'ailleurs qui a failli partir en fumée lors d'un début d'incendie, heureusement vite maîtrisé par les éléments de la Protection civile. A propos d'extension des capacités de stockage, nous avons souvent entendu parler d'un fameux projet de construction de docks, silos de grande capacité à El Abadia, mais à ce jour, le projet n'a pas connu de début de réalisation.
Karim O.
KHEMIS MILIANA
17 habitants du quartier Boutane refusent de quitter leur bidonville en voie d'éradication
Sur les 136 habitants du quartier Boutane dont l'éradication a été entamée jeudi dernier, la plupart, heureux d'acquérir un logement salubre et confortable, avaient fait la fête, avec youyous et zorna, à l'issue de leur installation dans des appartements neufs, des F3 et F4.
Cependant, à ce jour, dix-sept bénéficiaires refusent de quitter leurs taudis. Les raisons invoquées se résument en une seule phrase : «Nous voulons pour chacun un logement.» L'une de ces personnes, célibataire, qui a reçu un titre d'occupation d'un F3, demandera un logement pour son frère, un logement qu'il ne pourra occuper que dans quelques années, parce qu'il est absent. Un autre habitant qui refuse lui aussi de quitter les lieux demande un appartement pour son frère. D'autres invoquent des mésententes entre femmes d'un même foyer et réclament des logements individuels. Tous ces cas avancent des raisons similaires et refusent de quitter les lieux si leurs exigences ne sont pas satisfaites. Maintenant, étant donné l'opération de démolition, ces taudis n'ont plus d'électricité, ni de gaz, ni de réseau d'assainissement, et leur inconfort grandit de jour en jour. Tous les concernés ont été reçus par le chef de daïra qui a tenté de les convaincre d'occuper les logements qui leur ont été attribués mais en vain, ils campent sur leurs positions. Selon un responsable, le recours à la force publique n'est pas à l'ordre du jour pour l'instant, en tout cas pas avant que tous les recours prévus par les lois ne soient épuisés. Il s'agit là d'un vrai casse-tête pour l'administration, surtout qu'il y a urgence à lancer un programme de construction de logements pour d'autres habitants du reste du bidonville. Pour le moment, on attend de trouver un compromis pour dégager l'assiette de terrain du site en voie d'éradication totale.
K. O.
BORDJ-EMIR-KHALED
Une bande organisée vole un véhicule et force un barrage de police
Lundi dernier en début de soirée, un automobiliste qui conduisait une Toyota Hilux s'est arrêté devant un commerce, situé en plein centre-ville de Bordj Emir Khaled, pour recharger son crédit de téléphone, laissant son véhicule ouvert. Au même moment, un individu descend d'un autre véhicule, une Peugeot 505 à bord de laquelle se trouvaient quatre autres individus. L'homme prend place au volant de la Toyota et fonce à pleins gaz, suivi par la Peugeot 505, sur la RN 14 qui traverse la ville, en direction de Khemis Miliana.
Arrivés au niveau du barrage fixe de la police, les conducteurs des deux véhicules passent en trombe. Les policiers de faction informent par radio le central de la Sûreté de daïra qui, à son tour, donne l'alerte et passent le message à la brigade de gendarmerie qui avait dressé un barrage à l'entrée de Bir Ould Khelifa, 10 km plus loin. Le véhicule utilitaire Hilux était déjà passé mais la 505 avec ses quatre occupants a pu être stoppée par les gendarmes. Interpellés et conduits au siège de la Sûreté de daïra de Bordj Emir Khaled, il s'est avéré que les quatre individus ne résident pas dans la wilaya d'Aïn Defla mais sont issus des wilayas de Tlemcen, Médéa, Blida et Alger. L'interrogatoire des mis en cause a permis aux policiers chargés de l'enquête de connaître l'identité du cinquième acolyte qui a pris la fuite à bord du véhicule utilitaire. Des perquisitions sont alors opérées aux domiciles des quatre suspects, qui ont permis de découvrir chez deux d'entre eux des preuves de leur implication dans la fabrication de faux documents administratifs dont des permis de conduire, des cartes grises dont l'une est celle d'une Mercedes qui faisait l'objet de recherches, en plus de certificats de vente vierges. Sous les chefs d'accusation de constitution d'association de malfaiteurs, de vol qualifié à la faveur de la nuit et sous la menaces d'armes blanches, de conduite en état d'ivresse, de faux et usage de faux, les quatre accusés ont été placés en détention provisoire par le procureur de la République de Khemis Miliana territorialement compétent.
K. O.
TIPASA
«Le RCD accuse» clame le Dr Khendek
Lors d'une conférence de presse organisée hier, à la salle omnisports de Tipasa, le président du bureau régional du RCD a remis aux médias présents une déclaration, à travers laquelle il «met en évidence les anomalies que le pouvoir central doit assumer». Dans cette déclaration, le RCD rappelle que «le ministre de l'Intérieur vient, comme à l'accoutumée, dire que le vote des corps constitués se fait par procuration dans leurs communes de résidence. Il se trouve à titre d'exemple, que dans la commune de Larhat, précisément à Tazrout, il existe trois bureaux de vote, dont un réservé exclusivement aux militaires. En d'autres termes, sur les 625 électeurs inscrits, 297 sont des militaires installés dans un campement». Le RCD s'interroge «ce campement donne-t-il droit à un certificat de résidence ' La réponse est non». Toujours à propos du vote des militaires, le RCD met à l'index ce qui paraît être une anomalie : «A Cherchell, le vote des militaires a toujours fait la différence au profit des partis du pouvoir. Le fichier électoral contenu dans des CD est conçu de telle manière qu'il n'apporte aucune aide aux partis politiques, puisqu'il ne contient que le nom, le prénom, le lieu et la date de naissance et le centre de vote. Le lieu de résidence qui est l'élément pivot est absent, et ne permet pas par conséquent d'introduire un recours». A ce propos, le Dr Khendek, ancien député APN du RCD, reste intraitable sur la question, il dira à ce propos : «Selon nos sources, sur les 39 165 électeurs de la commune de Cherchell, il y avait sur les listes initiales près de 8 500 militaires inscrits sur les listes électorales. A la suite de l'injonction de leur tutelle, les responsables de l'administration locale ont radié 3 500 électeurs militaires. En d'autres termes, il y aurait selon la logique de l'administration locale, 5 000 électeurs militaires, qui résident à Cherchell et qui disposent de la carte de résidence dans cette ville. Le CD qui nous est transmis ne mentionne pas le lieu de résidence actuelle. Si c'est le cas, et que ces derniers résident effectivement à Cherchell, qu'on nous ouvre les portes de leurs casernes afin qu'on organise des meetings et effectue notre campagne électorale», s'insurge ce compagnon de l'ex-patron du RCD. Dans le communiqué qui nous a été remis, c'est le procès de cette élection qui semble être de mise : «Tous les délais fixés par la loi électorale n'ont a pas été respectés par l'administration, alors que les partis sont sommés de les observer, notamment quant au dépôt des listes des représentants dans les bureaux de vote et les centres. Pourquoi alors participer à cette mascarade ' C'est une élection biaisée d'avance. Il est grand temps que le pouvoir central se désengage du pouvoir local. Les codes communal et de wilaya comportent des restrictions », note ce communiqué.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)