Algérie

LE SOIR DE L'EST



Un quart-monde dans un pays riche
En ce mois de décembre, dans la wilaya de Bordj Bou- Arréridj, il fait froid et des centaines de familles nombreuses ne peuvent pas se chauffer.
Il s'agit principalement de familles nombreuses du chef-lieu de la wilaya et des communes en zone rurale, à savoir Rabta, El Hamadia, Djaffra, Ras El Oued, Bordj Ghedir, Khelil, Aïn Tagrout. La cause '
Les factures de gaz et d'électricité impayées, ce qui engendre fatalement des coupures d'énergie, la privation de chauffage pour des centaines de ménages qui se retrouvent dans cette situation. S'ajoute à cela la hausse générale des prix des denrées alimentaires. A titre illustratif : un kilo de pommes de terre coûte 70 DA, la courgette 100 DA, le poivron doux 130 DA, l'aubergine 80 DA, la salade verte 50 DA, le choux-fleur 100 DA, la mandarine 100 DA , la viande rouge 1 300 DA le kg, la viande blanche 350 DA. Il est impossible pour un père de famille qui a une moyenne de quatre enfants à charge, percevant comme salaire le SMIG à 18 000 DA par mois de subvenir aux besoins de sa famille sur le plan nourriture, fournitures scolaires, effets vestimentaires, loyer et charges locatives. Sur les marchés des fruits et légumes, l'on voit tous les jours des enfants, des femmes, des pères de famille à la recherche d'un fruit ou d'un légume, ce qui sera leur unique repas de la journée. Le chômage aidant, il y a des enfants qui n'ont jamais vu leurs parents travailler ni même se lever le matin et qui décrochent du système scolaire dès la première année secondaire, reproduisant le schéma familial. Des femmes souvent jeunes font des enfants, car être mère est un statut, un moyen de décrocher un logement social ou faire de la mendicité. Les hommes vivotent en travaillant au noir ou s'adonnant à des trafics en tous genres, ou en ne faisant rien de leur journée. Ils pensent que c'est la faute de l'Etat, ils n'arrivent pas à comprendre pourquoi ils n'ont pas la même qualité de vie qu'un Suisse, un Emirati ou un Saoudien, étant donné la richesse du pays. Mais où vont les milliards de dollars de la rente pétrolière ' L'on voit certains fonctionnaires rouler carrosse et mener un train de vie princier, devant la misère insolente du peuple, alors qu'ils perçoivent un salaire maximal de 50 000 DA. Normal, dit un père de famille, de surcroît chômeur. La corruption est devenue une culture, voire un sport national en Algérie. Les inégalités s'accroissent par le haut, ce qui veut dire que ce sont les hauts revenus qui augmentent, alors que les bas revenus diminuent, ce qui fait que les pauvres sont toujours plus nombreux à se retrouver dans la fourchette la plus basse. Le fait d'être pauvre est vécu comme une injustice insupportable. Il ne s'agit pas seulement du niveau de ressources mais de conditions de vie ressenties. La cohésion sociale d'un pays dépend en grande partie de la façon dont les richesses sont réparties et de la manière dont la population juge cette répartition. Pauvreté et inégalités sont donc indissociablement liées. A force de vivre en marge de la société, ces laissés-pour-compte n'imaginent pas rejoindre un jour la communauté, vivre autrement que sans ambition ou au jour le jour, logés dans des immeubles où plusieurs générations cohabitent, dans la même cage d'escalier, voire le même appartement, les grossesses précoces, la prostitution, les violences familiales, parfois piqués par des insectes, l'alcoolisme ou la drogue, la malnutrition, l'échec scolaire ou l'analphabétisme. Les maux consécutifs au chômage ou à la mauvaise vie sont nombreux et se perpétuent ainsi de père en fils et de mère en fille. La seule chose qu'ils partagent en toute équité est l'odeur et la misère. La population pauvre trouve le soleil sous un ciel désespérément bas sans la moindre ombre d'espoir.
Layachi Salah Eddine
TEBESSA
Arrestation de 4 contrebandiers et saisie de 6 800 litres de carburant et une douzaine de cartouches de cigarettes
Il faut le dire, les frontières Est algériennes sont devenues de véritables passoires, au grand bonheur des trafiquants.
La région de Tébessa est devenue la plaque tournante de la contrebande de tout type de marchandises : mazout, tabac, électroménager, pièces détachées, vêtements, cheptel, etc. Les contrebandiers, mus par l'appât du gain et l'argent facile, ont versé dans ce trafic. En effet, les éléments de la 7e Sûreté urbaine de Tébessa ont récupéré dans la nuit du 20 décembre, lors d'une descente inopinée dans différentes localités de la wilaya, 6 800 litres de carburant destinés à la contrebande. La première opération a eu lieu à l'est de la ville, dans la cité El Marja, où une quantité de 1 000 litres de gasoil fut découverte. Cette action s'est soldée par l'interpellation d'un individu âgé de 27 ans. Par ailleurs, après une course-poursuite, un véhicule 4/4 a été intercepté avec à son bord 1 400 litres de carburant destinés à être acheminés vers la Tunisie. Le chauffeur du 4/4, âgé de 25 ans, a été arrêté. Lors d'une autre patrouille, les éléments de la police ont saisi 4 400 litres de carburant à bord d'un camion Sonacome. Par ailleurs, les éléments de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Tébessa ont récupéré, lors d'un barrage de routine, au lieudit El Takha, plus de 45 cartouches de cigarettes. Quant aux contrebandiers, ils ont pris la fuite. Ces bilans dressés par les services de sécurité illustrent, on ne peut mieux, l'ampleur du préjudice causé à l'économie nationale par ces contrebandiers de tout acabit. Force est de constater que malgré la lutte sans merci des gendarmes et des GGF contre la contrebande, ce phénomène risque d'aller crescendo.
Barour Yacine
POUR PROTEGER LES 246 SITES ANTIQUES RECENSES EN 2009 À EL TARF
La construction d'un musée archéologique pour la wilaya s'impose
Lors de la réalisation de la carte archéologique de l'Est algérien pour la partie de la wilaya d'El Tarf et la région d'Ouled Driss, dans la wilaya de Souk Ahras, une opération a été menée par une équipe mixte algéro-italienne (10 italiens et 7 algériens) durant plusieurs campagnes annuelles, soit entre 2003 et 2010.
L'expert Italien de l'Université de Trento d'origine algérienne (d'Annaba exactement), Rédha Attoui, a préconisé la mise en place au niveau de la commune de Chaffia d'un grand musée algérien dédié exclusivement à la période antique. Pour rappel, la confection de la carte archéologique en question a été financée par le Centre national de recherche en archéologie (Algérie), le ministère de la Culture, la wilaya d'El Tarf, l'Université des études de Trento, le ministère de l'Instruction, de l'Université et de la Recherche (MIUR) de l'Italie et le ministère des Affaires étrangères de l'Italie. Le travail s'est basé sur la prospection et la documentation de la zone d'Oued Jenane (2003), d'Oued El Hout (2004), d'El Aïoun, Oum Teboul (Dredir, Segleb et Haddada), de l'édifice Ksar Djej, localité d'Aïn Khiar, sur le bord de l'Oued Kébir au nord d'El Tarf, et des sites de Meziraâ sur la côte ouest d'El Kala (2005). La zone de Bougous et d'Aïn Kerma (2006), de Zitouna, Chaffia, Bouteldja, Besbès et dans la wilaya de Souk Ahras, aux environs de Ouled Driss. Les recherches algéro-italiennes ont permis de mettre en lumière 246 sites antiques alors que le livre l'Atlas archéologique de l'Algérie(1902-19011) de Stéphane Gsell n'évoque l'existence que de 11 sites. La construction d'un musée permettra d'une part, une meilleure protection de ce grand patrimoine national, objet actuellement de trafic et de destruction inconsciente et d'autre part, permettra à la population locale de se réconcilier avec son histoire et par ricochet avec son identité véritable. Il ressort des premières conclusions que la région d'El Tarf est essentiellement amazighe et qu'elle est un grand musée à ciel ouvert.
Daoud Allam
SOUK AHRAS
Quatre candidats pour les sénatoriales
Nous sommes à une semaine du vote. Indubitablement, la bataille des sénatoriales a commencé à Souk-Ahras. Il faut le dire, une effervescence a gagné les quatre principales formations FLN, RND, PLJ et AHD, en lice pour le poste de sénateur ; les 429 grands électeurs de la wilaya de Souk Ahras, dont 390 élus APC et 39 à l'Assemblée populaire de wilaya vont choisir le 29 décembre prochain le nouveau sénateur. Officiellement quatre candidats ont déposé leurs dossiers de candidature au niveau de la direction de la réglementation et de l'administration générale de la wilaya. Pour le FLN, qui compte au sein des assemblées locales 125 voix, on annonce le docteur Aouidjia Azzedine ; pour le RND, qui compte 121 élus, son candidat est Bechairia Abdelkader ex-maire de la localité de Merahna. Le troisième candidat en lice du AHD est l'actuel P/ APC de la commune de Henancha Toufchia Zoubir et le candidat du PLJ est Mameri Azzedine. Le moins qu'on puisse dire, tenant compte du fait qu'aucun des partis en course pour briguer le siège du sénat ne détient une majorité absolue au sein des assemblées locales de Souk-Ahras, les candidats se livrent à des attaques à fleurets mouchetés. A j-7 du scrutin, chaque mouvance politique comptant sur ces élus et de probables alliances de dernières minutes, mobilise ses troupes. Immanquablement l'élection s'annonce très serrée.


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