Algérie

Le SNPSSP répond à Ould Abbas



«Nous n'avons reçu aucune décision de justice portant sur la non légitimité de notre grève», a déclaré hier le Dr Mohamed Yousfi, secrétaire général du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP).
Interrogé au cours du sit-in organisé devant le ministère de la Santé, le syndicaliste a dénoncé énergiquement la politique adoptée par le premier responsable du secteur, visant à casser leur mouvement de contestation. Une action, dit-il, engagée dans le seul but «de défendre nos droits et d'exiger des conditions de travail meilleures». Le Dr Yousfi a expliqué que son syndicat active dans la légalité totale, contrairement à ce qui a été avancé par le ministre. «Nous travaillons dans la légalité.
Notre syndicat a été introduit devant la justice trois fois depuis le lancement de notre mouvement de contestation, une première en Algérie. Nous respectons la décision de la justice, mais nous n'avons jusqu'à aujourd'hui été destinataires d'aucune note», a encore ajouté le SG du syndicat qui accuse le ministre de «déclarations mensongères» afin de casser leur grève.
Ould Abbas a, pour rappel, déclaré en marge d'une rencontre organisée avec les importateurs de médicaments au niveau de son département que la grève du SNPSSP est décrétée illégale par la justice en raison de l'expiration de son mandat le 13 mars dernier. Concernant ce dernier point, l'interlocuteur a précisé que le mandat de son syndicat a effectivement expiré depuis six mois, mais qu'une demande a été introduite au ministère du Travail, seul habilité à renouveler ces structures.
Il a ajouté, dans le même contexte, que la loi permet à tout syndicat d'activer durant les six mois qui suivent l'expiration de son mandat. Renvoyant la balle au ministre de tutelle, M.Yousfi l'appelle à s'expliquer sur le fait qu'il ait régné sur l'Union médicale algérienne (UMA) pendant 10 ans sans renouveler les structures de cette organisation. Les mêmes reproches ont été faits à la Fédération nationale de santé publique (FNSP), affiliée à l'UGTA.
Le sit-in des médecins spécialistes de la santé publique n'a par ailleurs pas drainé grand- monde, mais ceci ne reflète pas le taux d'adhésion au mouvement annoncé par le premier responsable du syndicat, estimé à 75%. Le ministre a pour sa part donné un taux de suivi ne dépassant pas les 4,1%. Les dizaines de contestataires ont été interdits d'accéder au ministère, ce que le SG du SNPSSP a vivement dénoncé, précisant que «le ministère n'a jamais été une propriété privée». Et d'ajouter : «c'est la première fois que cela arrive depuis l'indépendance du pays».
Les contestataires ont appelé au départ du ministre qui, selon eux, a failli à sa mission et a provoqué la dégradation du secteur. Des banderoles ont été brandies, sur lesquelles l'on pouvait lire : «Le silence tue la santé», «on veut le départ d'Ould Abbas», ou encore «Essiha n'est pas labès».




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