Algérie

Le Snpsp se prépare à paralyser les hôpitaux


«Le taux de couverture de la campagne de vaccination est estimé entre 8% à 10%», a révélé le président du syndicat.Le ministère de la Santé n'est pas au bout de ses peines. En plus des médecins résidents, les praticiens de la santé comptent renouer avec le débrayage. «Un conseil national exceptionnel sera tenu le 8 février pour décider des actions à entreprendre», a déclaré le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp). Le professeur Lyès Merabet, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier, a clairement affirmé que le retour à la contestation n'est pas écarté en dressant un tableau très critique de la situation du secteur. Le projet de loi sur la santé, les conditions de travail des praticiens de la santé, le blocage des concours de graduation, la campagne de vaccination sont autant de problèmes cités par le conférencier et qui accentuent le malaise de la corporation. «Nous avons fait part à la tutelle de la situation et de nos revendications concernant les différents problèmes, mais aucune suite n'a été donnée», déplore le président du Snpsp. Ainsi, le recours à la grève reste le seul moyen pour ce syndicat de se faire entendre. Merabet a rappelé que le syndicat a gelé toute action de contestation depuis mai dernier sans pour autant avoir gain de cause. S'exprimant sur la question épineuse du service civil, ce professionnel estime que cette décision n'est plus la solution. «Le service civil instauré en 1984 est une solution qui n'est plus valable aujourd'hui», a-t-il soutenu en précisant qu'au lieu d'opter pour des solutions de conjoncture, il faut plutôt régler le problème dans le fond. «Envoyer un médecin spécialiste dans des régions désertes sans qu'il y ait de moyens ni d'un plateau médical ne sert à rien», a-t-il certifié tout en soulevant les problèmes d'hébergement auxquels sont confrontés les médecins. «Les médecins sont livrés à eux- mêmes et perçoivent leur salaire avec des retards de six mois pour ne pas dire plus», a-t-il déploré. Pour améliorer sérieusement la couverture sanitaire et une bonne prise en charge des patients et des médecins également, ce conférencier pense qu'il faut développer des centres hospitalo-universitaires à travers les différentes wilayas. Ce syndicaliste a même dénoncé le blocage des concours de graduation qui empêche les praticiens d'évoluer dans leur carrière. Merabet s'est également plaint de l'attitude du contrôle financier qui prend le dessus sur le corps médical dans toute décision d'achat de matériel, d'indemnisation des praticiens. «Un directeur de santé au niveau de la wilaya n'a aucun poids», a-t-il témoigné en relevant un manque flagrant de concertation entre la tutelle et le secteur de la fonction publique et des finances. Abordant le projet de loi sur la santé qui est au niveau de l'APN, le conférencier a appelé carrément à son retrait. «C'est une loi qui obéit aux intérêts des lobbies», a-t-il proprement dit en estimant que la tutelle doit revoir ce texte et associer les partenaires sociaux. Le bureau national du syndicat invite l'ensemble du secteur de la santé à adhérer à l'intersyndicale des syndicats autonomes afin de rejeter la nouvelle loi sanitaire, et défendre les acquis de la retraite, le nouveau Code du travail et la préservation du pouvoir d'achat. Par ailleurs au sujet de la campagne de vaccination dont la durée a été prolongée jusqu'à une date ultérieure, le président du syndicat a affiché ses craintes quant à l'objectif de cette campagne. «Une campagne qui n'est pas limitée dans le temps n'est plus une campagne»,a-t-il affirmé tout en justifiant qu'il n'y a pas un virus dangereux qui nécessite son maintien.
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