Algérie

Le SNMG et la LFC 2009 à l'ordre du jour


Le trio, gouvernement, UGTA et patronat, s'est réuni à nouveau, hier à Alger, à l'occasion de la 13e tripartite. Deux nouveautés émergent des différentes allocutions prononcées par notamment le Premier ministre Ahmed Ouyahia et les syndicats des patrons : la crise financière et économique internationale continue à peser sur les recettes du pays et la loi de finances complémentaire 2009 ne cesse de provoquer les foudres des producteurs nationaux. Le seul syndicat des travailleurs présent à la tripartite, l'UGTA de Abdelmadjid Sidi Saïd, s'est contenté, quant à lui, de faire l'éloge du président Bouteflika qui avait appelé, lors de son discours électoraliste du 24 février 2009 à Arzew, de revaloriser le Salaire national minimum garanti (SNMG). Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a reconnu, hier, que la crise économique mondiale, née d'un dysfonctionnement de la planète financière, a été d'un effet pervers sur les recettes du pays à la suite de la chute des prix du pétrole. M. Ouyahia a renchéri pour évoquer les mesures de son gouvernement, destinés, dit-il, « à freiner l'excès d'exportation des capitaux et pour promouvoir le concours de nos entreprises ». Si, pour M. Ouyahia, les mesures de son gouvernement « étaient comprises par nos partenaires étrangers dont nous avons besoin », les opérateurs économiques nationaux ont remis au centre de la controverse les dispositions controversées comprises dans la LFC 2009. Mohand Saïd Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) est monté au créneau pour dénoncer certaines mesures de la LFC 2009.« Le crédit documentaire en tant que moyen de paiement universel (aujourd'hui imposé comme moyen unique de paiement), outre qu'il favorise le fournisseur, pénalise lourdement les PME en mal de financement et engage la responsabilité de la banque et lui laisse la possibilité d'apprécier, ce qui risque d'engendrer certaines formes de discrimination », regrette le patron de la CNPA. Les organisations patronales ont posé également le récurrent casse-tête lié au financement des PME. Ils ont surtout relevé le paradoxe relatif à « l'abondance des liquidités et absence de l'investissement ». L'ouverture des travaux de la 13e tripartite a vu l'intervention de tous les porte-voix des six organisations patronales, à savoir la CNPA, la CAP, la CGEA, CIPA, SEVE et l'UNEP. Les travailleurs étaient représentés hier par les membres du secrétariat national de l'UGTA, tous des députés à l'Assemblée nationale, conduits par Abdelmadjid Sidi Saïd, le syndicaliste préféré des pouvoirs publics, au détriment des syndicats autonomes qui, pourtant, sont les plus représentatifs. Ce dernier entend défendre surtout la question des retraites, les allocations familiales, les mutuelles sociales, mais surtout la revalorisation du SNMG.Les patrons, eux, doivent débattre surtout de la loi de finances complémentaire 2009 qui ne cesse de faire des vagues, de l'appui aux entreprises nationales publiques et privées et du programme quinquennal d'investissement public. La révision à la hausse du SNMG semble bénéficier d'un consentement de toutes les parties. L'on parle dans les coulisses, d'une infime augmentation qui se situerait entre 2000 et 3000 DA. Cependant, les questions qui se posent sont celles de savoir si les 3000 DA de « bonus » auront à satisfaire les attentes des milliers de travailleurs, fragilisés par la dégradation du pouvoir d'achat. Les trois partenaires, gouvernement, patronat et UGTA, ont convenu hier de faire une évaluation préliminaire du pacte national économique et social, conclu en septembre 2006, mais dont la mise en 'uvre semble quelque peu grippée.D'ailleurs, les syndicats des patrons n'ont fait, hier, qu'actualiser des revendications contenues dans ledit pacte, à savoir, à titre d'exemple, la lutte contre le marché informel considéré comme premier concurrent de l'entreprise algérienne, la lutte contre la bureaucratie et les lourdeurs bancaires, l'optimisation fiscale ainsi que le fléau de la corruption. La question qui se pose est celle de savoir si la tripartite est en passe de devenir un cadre officiel pour uniquement les insignifiantes revalorisations salariales '
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