Algérie

Le SNEL interpelle le ministère de l'Education nationale



Le SNEL interpelle le ministère de l'Education nationale
Le Syndicat national des éditeurs du livre (SNEL) a réagi à la publication du cahier des charges par l'Office national des publications scolaires (ONPS) le 29 octobre 2015, pour l'édition de manuels de 1re année moyenne.Dans son intervention, le président du SNEL, Ahmed Madi, a énuméré tout un chapelet de réserves et vices de forme à propos de ce cahier des charges : «Les clauses du cahier des charges n'ont pas été respectées.Le mot ??livre'' n'y est pas du tout utilisé. Il s'agit pour les rédacteurs d'une commande de ??matériels'' et ??d'outils'' , ce qui dénote une vision mécaniste de l'enseignement, ne respectant ni la définition universelle du vocable ??mot'' ni la loi d'orientation scolaire de 2008. Le lexique ??matériel'' et ??outils didactiques'' appartient à la terminologie de l'apprentissage des langues étrangères des années 1960, du XXe siècle.Les rédacteurs assimilent donc l'arabe à une langue étrangère?» Ahmed Madi indique que l'objet même du cahier des charges n'est pas mentionné, la quantité des «matériels» et «outils» n'y sont pas précisés, le nombre de pages est approximatif (entre 148 et 176 pages), une couverture pelliculée passant de 250 à 300 g, ce qui lesterait encore le cartable de l'élève.«Mais là où le bât blesse, c'est le délai de remise des offres, qui est de 15 jours, à partir de la date de publication (le 29 octobre 2015), à la veille d'un jour férié et coïncidant avec le Salon international du livre d'Alger (du 27 octobre au 7 novembre 2015) sachant que cinq jours non ouvrables sont compris dans ce délai, alors qu'il doit être de 45 jours au minimum?Ce cahier des charges dénote une volonté délibérée de reconduction pure et simple de contrats déjà signés en 2003 avec certains éditeurs pour une durée de trois ans. De 2003, à ce jour, ces mêmes éditeurs ont approvisionnés l'ONPS, sans interruption et de manière illégale. Nous exigeons une totale transparence sur un dossier émaillé par l'opacité, le non-respect de la loi de 2008, des droits humains de l'enfant et l'aspect mécaniste de l'apprentissage?Le jeudi 5 novembre, le même scénario avec les mêmes ??acteurs'' s'est produit lors de l'ouverture des plis. Les éditions Casbah, Chihab, Dar El Houda, l'ENAG, les importateurs de papier El Hillal et Aurès Emballage? En tant que Syndicat des éditeurs du livre, nous n'allons pas nous taire. Aussi, nous interpellons le ministère de l'Education nationale pour la révision de ce cahier des charges?»Mme Greffou Malika, universitaire, pédagogue et auteure du fameux pamphlet L'Ecole algérienne d'Ibn Badis à Pavlov, dans les années 1980, analyse le paradigme «manuel», qui n'existe pas en arabe : «Le lexique n'est pas approprié. Il y a une confusion entre ??matériel'' et ??matériau''.Le livre n'est pas un matériel mais un matériau. C'est une vision mécaniste?» Fayçal Houma, des éditions Maârifa, membre du SNEL, pointe du doigt le ministère de tutelle : «Le ministère de l'Education nationale est responsable en lançant ce cahier des charges en faisant fi du Centre national du livre et de la loi du livre?»




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