Les pharmaciens d'officines ont été déçus par la nouvelle loi sanitaire, a affirmé, hier mardi, le Dr Messaoud Belambri, président du Syndicat national des pharmaciens d'officines (Snapo). La nouvelle loi sur la Santé, adoptée en avril par le Parlement et en mai dernier par le Conseil de la Nation, est entrée en vigueur après avoir été promulguée au Journal officiel, en août 2018. Le Dr Belambri a expliqué, hier mardi, à la Radio nationale que cette loi sur la Santé est «trop généraliste», et «ne porte pas de textes d'application» pour la corporation des pharmaciens. «La nouvelle loi sur la Santé est restée générale, de notre point de vue», a-t-il indiqué, avant de relever que «nous avons besoin d'aller vers des textes d'application de cette loi sanitaire». «Il y aura des réunions du ministère avec tous les partenaires pour qu'il y ait des textes d'application de cette loi», annonce le Dr Belambri, qui a estimé qu' «une loi générale sans textes d'application ne va pas loin.»En fait, les attentes de la corporation vis-à-vis de la nouvelle loi sanitaire portent sur la mise en place d'un statut particulier pour le pharmacien, la formation obligatoire des pharmaciens, ou la réorganisation du marché du médicament» Selon lui, il y a eu des réunions entre le ministère de la Santé, des commissions spécialisées comme celle de l'Ethique, et les professionnels sur l'état du marché du médicament, «et nous avons constaté qu'il y a, environ, entre 120 à 130 produits en rupture sur le marché, également entre 120 à 130 médicaments sous pression, c'est-à-dire qui ne sont pas disponibles en quantités voulues et en nombre.» «Le pharmacien est souvent dans une position inconfortable, car c'est lui qui est face au malade avec ses besoins urgents de médicaments», estime par ailleurs le président du Snapo, selon lequel «sur le plan humanitaire et professionnel, lorsqu'un pharmacien est incapable de fournir un médicament, il est dans une position dramatique.» Les ruptures de stocks et de médicaments sous pression concernent «tous les types de médicaments, dont 30% pour les maladies chroniques», a-t-il précisé. Toujours sur la situation actuelle du marché du médicament, le président du Snapo a appelé l'Etat à intervenir pour mettre un terme à l'anarchie, sur le marché local du médicament, accusant certains importateurs. «Il faut que des mesures soient prises pour encourager les professionnels, qui travaillent selon les normes, et que ceux qui perturbent le marché soient sanctionnés», a-t-il dit. Le Dr Belambri a en outre soulevé de nouveau le problème de l'interdiction d'importation de certains médicaments pour protéger ceux produits localement. En réalité, cette mesure est également responsable de la perturbation du marché, car la production des médicaments interdits à l'importation n'est pas encore effective, selon des professionnels. «Il y a une liste de produits interdits à l'importation pour protéger la production nationale», a t-il dit. Dans une intervention sur ce dossier à l'automne dernier, le Dr Lotfi Benbahmed, président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, avait expliqué que la rupture de stocks de médicaments est due au fait qu'il y a des «produits protégés de manière trop précoce pour la production nationale, car des producteurs ont demandé au ministère une protection de leur produits alors qu'ils n'avaient même pas commencé à les produire». «Le marché du médicament est perturbé, selon le président du Snapo, par la faute de ces gens», et «quand le médicament est en rupture, il faut une à deux années pour rétablir l'équilibre du marché.» Sur le dossier des «médicaments-cabas» ou la contrebande de médicaments, il a expliqué que «le marché du médicament en Algérie est fermé et l'Etat consacre le budget nécessaire pour qu'il y ait des importations, il y a des lois aussi pour protéger le marché.» «La contrebande est un phénomène réel, mais les médicaments dans les pharmacies obéissent à une chaîne de plus de 500 distributeurs et plus de 11.000 pharmaciens.
C'est un circuit fermé», précise le Dr Belambri, qui a souligné qu' «une récente enquête d'Interpol a établi que le marché du médicament en Algérie est protégé, même si la contrebande existe comme l'évasion des médicaments.»
Par ailleurs, le Dr Belambri a indiqué qu'il y a plus de 4.000 pharmacies, qui ont été mises en place durant les 5 dernières années dans les nouvelles cités d'habitation et les zones rurales ou enclavées. «Nous espérons que la situation des pharmaciens s'améliorera, car le pharmacien d'officine est un lien avec le citoyen et a une mission de service public», a t-il dit, avant de rappeler que «nous assistons le citoyen en lui fournissant le médicament.»
Selon le président du Snapo, il y a, actuellement, «environ 11.000 pharmacies réparties sur le territoire national, et plus de 4.000 pharmacies créées au cours de ces 5 dernières années dans les zones rurales et les nouvelles ZHUN, et toutes sont accréditées auprès de la CNAS.»
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Posté Le : 16/01/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com