Le Snapest mobilise ses troupes

La nouvelle grille des salaires de la Fonction publique, dont l'adoptionle 3 septembre 2007 se décline, pour beaucoup d'observateurs, comme le fruitpresque exclusif d'un accord conclu aux forceps entre la centrale syndicaleUGTA et le gouvernement, continue à l'évidence de nourrir la fronde généraliséedes syndicats autonomes, même s'il faut souligner que l'action de ces derniersse fait aussi en rangs dispersés.Le Snapest, pour sa part, partisan d'un durcissement de l'actionrevendicative qui est en train d'enfler dans les rangs des syndicats autonomesà travers tout le pays, a organisé, jeudi dernier à Constantine, un rendez-vousrégional à l'intention de ses adhérents, venus de 11 wilayas, battant ainsi lerappel de ses troupes pour une véritable veillée d'armes. Le coordinateur duSyndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, auniveau de l'Est algérien, a confirmé, lors de cette réunion de crise sur levieux rocher, que la journée de grève nationale fixée au 15 janvier du mois encours mobiliserait, solidairement, une douzaine de syndicats autonomes de laFonction publique, dont le CNES et l'ensemble des syndicats du secteur de lasanté publique, pour ne citer que ceux-là...A la vérité, comme il y a autant d'actions de protestation annoncées quede syndicats autonomes, le Cnapest a appelé de son côté à la tenue de deuxjournées de grève, les 12 et 13 janvier. Il est aujourd'hui difficile de nierqu'une véritable cacophonie s'installe sur ce dossier des salaires et du projetde statut des travailleurs de l'éducation. Aussi, et s'il faut absolumenttrouver un dénominateur commun aux initiateurs de ce chapelet de grèvesannoncées, c'est le rejet en gros et dans le détail de la grille des salaireset du projet de nouveaux statuts par la majorité des syndicats autonomes. Decause à effet, tout cela n'est pas fait assurément pour calmer un front socialactuellement en pleine agitation, au motif principalement de l'érosion dupouvoir d'achat et de la paupérisation galopante qui frappe de larges couchesde la population.A Constantine, comme cela a été souligné par beaucoup, le «dialogue entrele gouvernement et l'UGTA s'est fait dans la précipitation et sans laparticipation des «vrais représentants des travailleurs». Le coordinateur duSyndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, M.Tewfik Boudjeriou, souligne, au cours d'un point de presse improvisé au sortirde sa rencontre avec les responsables syndicaux de son organisation venus deswilayas de l'Est, que la logique d'opposition qui avait prévalu en 2003, avecune grève d'une durée record de trois mois, avec pour animateurs le Cnapest etla Coordination des lycées d'Alger, n'est pas à exclure dans le cas où ledialogue ne serait pas au rendez-vous à très court terme.