Algérie

Le Snapap pointe la paupérisation avancée des familles



Alors que la pandémie a accentué l'érosion du pouvoir d'achat des Algériens, notamment ceux qui ont perdu leurs sources de revenu, la flambée des prix, enregistrée depuis plusieurs semaines, a aggravé la paupérisation de beaucoup de familles. La tendance inflationniste de rigueur à l'approche de chaque ramadhan prend ainsi une toute autre dimension, mise en relief par une récente étude menée par le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) et la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA), sur ce que l'on appelle "le panier de la ménagère".Cette étude rendue publique, mardi dernier, décortique toutes les dépenses, mais en ne prenant en compte que les seuls besoins essentiels pour une famille de 5 personnes (les parents et 3 enfants). Ainsi, avant d'en aborder les détails, l'étude montre qu'un salaire minimum de 81 751,14 DA est indispensable dans notre pays pour assurer ce minimum. Sauf qu'un tel niveau de "revenu est assez rare", soulignent les auteurs de l'étude.
En matière d'alimentation, sachant qu'il ne s'agit que de moyenne, (viande rouge, viande blanche, légumes frais, produits de base tels que l'huile, la farine, le sucre...), les ménages de 5 personnes doivent dépenser mensuellement 22 630 DA, alors que les dépenses en santé atteignent mensuellement 5 271,15 DA. Pour ce qui est du logement, de l'entretien et des charges quotidiennes, là encore, le total des dépenses est de 31 100 DA.
Pour la scolarité des enfants, les familles doivent débourser 1 250 DA mensuellement. Les auteurs de l'étude précisent que 70% des salariés relèvent du secteur privé, ce qui, là aussi, est la confirmation d'une évolution par rapport aux années 80. Il reste que la part de l'informel est très importante, précise ledit document, qui souligne que "50% des emplois sont informels, et plus de 6 millions de personnes travaillant dans les secteurs de l'agriculture, du bâtiment, de la transformation ne sont pas déclarées et n'ont pas de couverture sociale".
Par rapport à cette frange de la population, l'étude explique en annexe que "les aides exceptionnelles du gouvernement octroyées aux petits métiers durant la pandémie n'ont été touchées que par 5% des concernés". Par ailleurs, cette étude du "panier de la ménagère" montre l'évolution des dépenses des ménages, ces dernières années, du fait de l'inflation et de la dépréciation du dinar.
Si en 2017, un ménage avait besoin d'un salaire minimum qui devait être de 73 027 DA pour faire face à ses besoins, aujourd'hui, il a besoin, pour assurer ce minimum vital, de plus de 81 000 DA, soit une augmentation de 12%. Selon cette étude, le Snapap est arrivé, en 2015, à la conclusion qu'il fallait un salaire de 62 734 DA pour faire face aux besoins essentiels.


D. Loukil


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