Algérie

Le SNAPAP interpelle le gouvernement sur le respect des conventions internationales À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la corruption



Le SNAPAP interpelle le gouvernement sur le respect des conventions internationales                                    À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la corruption
Le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) interpelle le gouvernement sur le dossier de la corruption. Saisissant l'occasion de la célébration de la journée internationale contre la corruption, le 9 décembre, instaurée par l'ONU en 2004, le syndicat dont «la lutte contre la corruption est inscrite dans ses statuts», note un communiqué signé de son président Rachid Malaoui, qui se fonde d'un texte de circonstance, pour relever le décalage existant entre les textes ratifiés ou promulgués et la réalité du terrain. Citant la ratification de la Convention des Nations unies contre la corruption (Cnucc) en 2003, la loi 06-01 du 20 février 2006, relative à la prévention et à la lutte contre la corruption et les décrets présidentiels relatifs à l'organe national de prévention et de lutte contre la corruption et à l'Office central de répression de la corruption, le Snapap déplore que ces textes «n'ont pas trouvé leur expression sur le terrain». À cet effet, le syndicat «prie instamment le gouvernement à respecter l'article 13 de la Cnucc». Cet article de la convention internationale, intitulé «participation de la société», est articulé sur deux alinéas relatifs à la connaissance et l'accessibilité des organes de lutte contre la corruption ainsi qu'à la mobilisation de la société civile dans la démarche. «Le Snapap interpelle le gouvernement à propos du refus d'agréer l'association nationale de lutte contre la corruption en respectant l'article 13 de la convention des Nations unies contre la corruption alinéa 1 relatif à la participation de la société civile» insiste le rédacteur du communiqué. Après plusieurs tentatives de décrocher l'agrément, cette association continue de subir le refus du gouvernement de tenir des manifestations de sensibilisation ou autre activité de façon légale. Lors du rapport 2012 de l'ONG Transparency International, l'Algérie s'est vue attribuer la peu reluisante 105e place sur 176 pays classés, avec un indice de perception de la corruption fixé à 3,4 sur 10. Le pays se classe même 10e sur les 18 pays arabes et 21e sur les 50 pays africains. Depuis quelques années, les scandales liés à la corruption font florés. Les plus grandes entreprises publiques et plusieurs figures politiques sont citées. Mais la complexité des procédures judiciaires et la quasi-généralisation et surtout banalisation de l'acte de corruption, à tous les niveaux de la société, continuent de miner toute tentative de mettre un terme à ce cancer qui porte un préjudice énorme à l'Etat. Que ce soit en termes de gestion économique ou -et c'est plus dramatique- sociale du pays. A l'occasion de la célébration de la journée internationale, le SG de l'ONU, Ban Ki-moon a relevé que «la corruption anéantit toute perspective d'avenir et crée des inégalités à tous les niveaux». En Algérie la corruption au quotidien est devenue un travers quasi culturel. L'impunité et l'exhibition extravagante des fortunes mal acquises ou d'origine douteuse, ont fait des émules à tous les niveaux de l'échelle sociale, gangrénant les valeurs ancestrales. Pour mettre un terme à cette gabegie, il ne suffit plus de déclarations d'intension. Il faut des exemples forts. Des têtes doivent tomber et pas de simples lampions, car dans la rue tout se sait. Quand aux mécanismes de lutte, les exemples sont légions de par le monde. Il suffit de regarder du côté du Cap-vert, de la Namibie, du Lesotho ou du Ghana qui narguent par les bons résultats obtenus au classement certains pays européens. Mais la lutte contre la corruption n'est pas seulement une action régalienne de l'Etat, c'est aussi une révolution sociale à mener qui ne saurait être entreprise par une élite fortement suspectée. Le premier corrompu, corrupteur et victime de la corruption est le citoyen. Et le premier moyen de lutte reste le citoyen.


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