Le Snapap et les augmentations des salaires «Elles sont insignifiantes»

Dans un rapport sur les salaires dans l'administration et les collectivités locales, le Snapap tente de donner un aperçu sur le réel niveau de vie des familles algériennes. Une façon de démontrer que les augmentations de salaires annoncées par le gouvernement ne correspondent en aucune façon au coût réel de la vie. aujourd'hui.
«Le pouvoir d'achat du fonctionnaire algérien a connu une régression considérable», selon une enquête réalisée par le Syndicat national des personnels de la fonction publique (Snapap). Le syndicat souligne, dans un communiqué parvenu à notre rédaction relatif à cette étude, que «les dernières augmentations salariales n'ont pas contribué à améliorer le pouvoir d'achat des fonctionnaires».
Il explique que la question des salaires «n'a pas été traitée d'une manière étudiée et légale conformément au taux de l'inflation annuelle par rapport au niveau des prix des produits, notamment ceux de large consommation». Plusieurs critères ont été pris en considération dans la réalisation de cette enquête qui a porté sur un échantillon de 750 fonctionnaires de 15 wilayas en respectant la répartition géographique ainsi que certains secteurs d'activité dont la santé, les communes, la formation professionnelle, la solidarité nationale et l'enseignement supérieur, sans omettre les tranches d'âge des personnes interrogées.
Cette enquête a révélé notamment que «la grande catégorie des fonctionnaires du secteur public est âgée entre 41 et 50 ans, soit 42 % des personnes sondées, alors que le taux des jeunes, âgés ente 20 ans et 30 ans, ne représente que 7,74 % seulement.
Les fonctionnaires qui s'approchent de l'âge de la retraite constituent une majorité avec un taux de 20,4%. Toujours, selon cette étude, les fonctionnaires mariés représentent un taux de 63,06 %, tandis que celui des célibataires est de 35,2 %. Un taux élevé par rapport aux jeunes travaillant de la Fonction publique.
Les fonctionnaires ayant des enfants et représentant 91,6 % estiment que leurs salaires actuels ne couvrent pas leurs besoins et dépenses mensuelles. 74,49 % expliquent leur faible pouvoir d'achat par les salaires insuffisants, alors que 81,86 % le renvoient à la hausse des prix et à la faiblesse de la production nationale mais aussi à la dévaluation de la monnaie nationale.
A une question sur les pensions alimentaires pour les familles nécessiteuses, 96,13 % des sondés ont estimé que cette aide ne répond pas à leurs besoins et ceux de leurs enfants.
L'enquête montre également que 72,33 % des fonctionnaires possèdent leur propre logement alors que 22,93 % résident dans un logement de fonction. Pour remédier à cet état de fait, le Snapap propose à l'Etat de continuer à être acteur dans certains secteurs sensibles comme le transport, la santé et l'enseignement et à soutenir les entreprises productrices des produits de large consommation et d'imposer des taxes sur les marchandises importées afin de préserver l'économie nationale.
Il propose aussi que l'Etat continue à soutenir directement les produits de large consommation, et de recenser les familles démunies en établissant une carte d'aide. Le Snapap préconise également l'organisation du commerce national et les marchés de gros ainsi que la répartition du travail selon les régions et les récoltes agricoles.
Rabah Khazini