Tiddis, ville
plusieurs fois millénaire, occupée par au moins cinq civilisations, est
toujours «oubliée», nous confient le président de l'association «Tiddis» ainsi
que le maire de la petite ville de Béni Hamidène, dont elle dépend
administrativement. «Pourtant, nous dit le président de l'association, les
visiteurs sont de plus en plus nombreux, à tel point d'ailleurs que c'est
souvent par autocars que des nationaux, attirés par l'histoire, s'y rendent
régulièrement. A plusieurs reprises, dit-il, il a eu l'occasion d'accompagner
également des touristes étrangers qui lui ont exprimé leur étonnement de voir
ce joyau, qui relate une des histoires de l'humanité, dans un pareil abandon.»
Interrogé sur les
éventuelles démarches faites auprès des autorités locales, il déclare les avoir
saisies à plusieurs reprises pour demander une prise en charge de ce site.
«Même l'étroite route qui y donne accès est dans un état désastreux. Pourtant,
nous avons demandé outre son élargissement, l'électrification du site,
l'ouverture de locaux pour la réception du touriste (cafétéria, parkings,
guides, etc.), enfin, bref, de quoi satisfaire la curiosité et d'expliquer
l'histoire de Tiddis et offrir également des lieux de repos et de détente.» Le
maire de Béni Hamidène, quant à lui, souligne que les fouilles destinées à
mettre au jour des vestiges ou monuments des civilisations passées par là sont
à l'arrêt depuis une trentaine d'années. Ainsi, dit-il, les ossuaires de civilisations
disparues depuis des millénaires et plusieurs cimetières romains, phéniciens et
autres existent, enfouis sous la terre. Des fouilles permettront de mettre au
jour beaucoup de choses qui peuvent être exposées dans un musée installé sur
les lieux et, pourquoi pas, créer un festival de Tiddis, au même titre que
Timgad et Djemila. Nos deux interlocuteurs affirment ne pas comprendre cette
indifférence pour ce site historique qui apparemment existe depuis la
préhistoire. Et si la décennie sanglante explique l'arrêt des fouilles, rien
n'empêche désormais de prendre en charge cette ville qui, dit-on, a servi de
garnison et de ville sentinelle de Constantine, et ce pendant des siècles.
Le directeur de
la culture de la wilaya de Constantine, questionné sur le sujet, déclare «que
des crédits ont été effectivement accordés par son ministère de tutelle. Mais
ils sont insuffisants, même pour une simple étude à faire par des bureaux
spécialisés, car avant de procéder à des fouilles, tout doit être recensé et localisé.
Toujours est-il que des crédits supplémentaires et plus conséquents ont été
demandés et il y a de l'espoir pour 2010...»
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Posté Le : 28/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abdelkrim C
Source : www.lequotidien-oran.com