Le site de Tala Ouguemoune à Ighram, Béjaia

Situation géographique :

- Versant ouest des monts du Djurdjura jonchant la vallée de la Soummam ;

- Village Aguemone, Tizi Mâali, Iaazounen, commune d’ighram, daïra d’Akbou

Description :

1- Matériaux utilisés :

- Pierres taillées ;

- Mortier : sable local+ chaux

Architecture :

- Deux chambres communicantes par la moyenne dune petite fenêtre en arcade applique au bas du mur central

- Deux accès sous formes d’arcades

- Des sièges identiques sur les faces internes des deux murs latéraux

- Des dessins et motifs sur deux grandes pierres insérées dans les toits des deux chambres à des endroits symétriques.

Le site en question est un village médiéval situé sur le versant ouest des monts du Djurdjura dans la commune d’Ighram, daïra d’Akbou.il culmine a environs 800 m d’altitude, il domine toute la vallée de la Soummam. il peut être repartie en quatre zone de valeur distinctes :

1- Le village ;

2- La fontaine ;

3- Les quatre cimetières ;

4- Un carrefour de routes anciennes.

Le village été incendie aux environs de l’an 1746 en vue de parer aux conséquences néfastes d’une grande épidémie virale (éventuellement le typhus) qui a ravagée beaucoup de villages en Kabylie a l’époque. Il possédait deux portes : Bab Azoune, imposant, était la porte principale ; on raconte que sa fermeture exigeait la réunion de l’effort de plusieurs hommes ; le grincement généré par les volets des portes en mouvement parvenaient jusqu’a Bouhamza sur l’autre rive de la Soummam dans les monts des Bibans ; l’autre porte, était petite, elle reliée le village à la fontaine par un sentier escarpé. Elle était surtout empruntée par les femmes qui allaient cherchaient de l’eau et les bergers qui faisaient abreuver leurs cheptels. Une clôture consistant en un mur de pierres entourait le village de toutes parts. La tradition orale véhicule plusieurs versions se rapportant à la décadence du village, certains évoque un incendie volontaire pour éradiquer la maladie ; d’autres, une querelle une eux et un Aarch voisins, et d’autres encore, une manœuvre des turques qui auraient peur que le village, en grandissant, deviendrait une menace sur leurs intérêts et ont concocté un plan pour le détruire. Le village est actuellement un amas de pierres sous lesquelles sont ensevelies des aliments à l’état carbonisé et très probablement des outils que la société utilisait a l’époque. L’étude de ce que la tradition orale nous rapporte alliée à une fouille archéologique nous permettrait de savoir énormément de choses sur la société kabyle de l’époque.

La position des restes osseux dans les tombes et leur orientation (vers l’ouest) peut nous fournir des éléments de réponses d’une valeur inouïe sur les croyances religieuses de l’époque.

L’étude des chemins kabyles nous révélerait les voies de communication de l’époque, les liens qu’entretuait le village avec les cités mitoyennes notamment Alger dont une route est jusqu'à présent désignée comme celle d Alger.

L’APC d’Ighram a installée un château d’eau au sein même du village en 1993 et Algérie TELECOM une antenne de radio rurale et des capteurs solaires. Des bulldozers ont remué une bonne partie du site à une profondeur d’environs deux mètres, des figues sèches carbonisées ont été découverts ainsi que des graines du blé.

Peut être que ce village constitué les limites sud du royaume du COUOU ?

Un vieux du village garde encore le souvenir des armes utilisées lors de l’affrontement de Icharaaiouen à Larbaa Nath Irathen du 1857 entre les kabyles et l’armée françaises a laquelle ont pris part des hommes du village Tizi Maali. Un des combattants a ramenées les armes utilisées.

Les villages Iaazounen et Tizi Maali ont été fondés après la chute d’Agouemoune