Les autorités locales et les riverains avaient auparavant reçu des signes positifs de la part des autorités de wilaya pour mettre fin à l'interdiction de baignade en vigueur depuis 2002 avec une tentative en 2013 qui n'a pas abouti.
Le site balnéaire de Tamanart n’est pas en mal de renommée. Jusqu’aux années 80, c’était une destination très prisée par les baigneurs, les campeurs et les randonneurs qui affluaient de tous les coins du pays et surtout du Sud, de l'Algérois et du Constantinois.
Se trouvant à proximité d’une forêt luxuriante, il est constitué de deux plages et d'un oued ceinturant une partie du grand massif de Collo. Il offre aussi de larges espaces abrités par de majestueux arbres qui font le bonheur des campeurs.
Le seul souci était l'accès. Jadis, on y accédait par une route étroite, abrupte et serpentée à donner le tournis. Récemment, un autre accès moins pénible à emprunter a été ouvert à partir de la ville de Collo via le mont de Dambo qui raccourcit de 7 km le trajet auparavant long de 18 km.
Cette nouvelle route longe une succession de criques et de calanques, et aussi la belle plage de Béni Saïd longtemps enclavée et traverse des coins isolés pour des pique-niques sous l'ombre des arbres. Elle offre aussi des vues panoramiques sur la baie de Collo, la plage de la Baie des jeunes filles, le centre-ville et le port. Cela est devenu la première attraction des autochtones et des visiteurs et surtout des photographes amoureux de la nature, pour des prises de photos souvenirs et de selfies.
Les autorités locales de la commune de Chéraïa, dont relève administrativement le site de Tamanart, ont déployé d'énormes efforts grâce surtout au volontariat pour la réouverture officielle de la plage de Tamanart. Ainsi des opérations de nettoyage et d'embellissement du site sont lancées dans l’espoir de retrouver la grâce de la commission wilaya pour l'autorisation de baignade. Mais peine perdue. Point d’autorisation.
Ce que regrette le chef de daïra de Collo, M. Mourad Haddada: “Lors des préparatifs de la saison estivale, nous avons procédé à l'élagage des arbres, le chaulage, le ravalement des façades, le désherbage et le nettoyage des plages de la daïra dont celles de Tamanart pour une meilleure revalorisation du site”, a-t-il regretté. Un élu de Chéraïa signalera pour sa part, non sans amertume, que même les surveillants de baignade ont été désignés après avoir bénéficié d'une formation adéquate pour être fin prêts pour cette saison estivale. Même sentiments de regret pour le P/APC de Chéraïa, M.Tahar Bouhouche, qui nous a confirmés cette triste décision du veto sécuritaire.
Les autorités locales et les riverains avaient auparavant reçu des signes positifs de la part des autorités de wilaya pour mettre fin à l'interdiction de baignade en vigueur depuis 2002 avec une tentative en 2013 qui n'a pas abouti. Cela n'a pas empêché les propriétaires des cafés-terrasses et des gargotes de continuer les préparatifs pour accueillir, de nouveau, les estivants.
Il faut aussi signaler que c'est dans cette région où le poisson blanc, une richesse locale, est le moins cher. Les poissons, comme le merlan, le rouget lorsqu'ils sont disponibles sont cédés à des prix entre 600 et 800 DA, défiant toute concurrence alors qu'au niveau des poissonneries de Collo leur prix ne descend pas au-dessous des 1.400 DA le kg.
Baignade interdite pour cause de terrorisme
Le site de Tamanart a été fermé à la baignade avec l'apparition du terrorisme au début des années 90. C'est une région montagneuse, enclavée et densément forestière qui a offert aux groupes armées des ex-AIS, GIA, GSPC et autres des abris naturels pour se cacher et lancer leurs actions terroristes. D'ailleurs le site a été choisi par les groupes armés de l'AIS de l'est du pays comme un lieu de regroupement pendant la trêve et la phase des négociations.
En 2002, la réouverture du site de Tamanart a été effectuée en grande pompe accueillant ainsi les festivités de l'ouverture officielle de la wilaya de la saison estivale à la grande joie des autochtones qui n'avaient d'autres ressources que celles qu'ils engrangent durant la saison estivale.
Mais hélas, cette joie ne sera que de courte durée, puisqu’une quinzaine de jours plus tard, un attentat terroriste ciblant des gendarmes en faction à la plage va replonger ce site dans une longue et interminable interdiction officielle de baignade.
Mais malgré tout, les amoureux du site n'en ont jamais coupé le cordon ombilical. En dépit de la menace des groupes terroristes, les deux plages et les sites pour campeurs étaient toujours bondés d'estivants surtout ces 10 dernières années.
La route Collo-Tamanart, un atout
Avec l'ouverture de la route donnant accès direct à partir de Collo, le site hautement touristique connaît une fréquentation record. C'est ce flux considérable qui a fait réagir les autochtones et le mouvement associatif soutenu par les autorités locales pour demander la levée de l'interdiction de baignade.
Jusque-là, ce sont les gérants des cafés-terrasses, les gargotiers, les parkingueurs, les plagistes qui assurent le nettoyage des lieux et la sécurités des estivants. Cette activité engendrée par le flux considérable a fait réagir les autochtones et le mouvement associatif local soutenus par les autorités locaxles pour demander la levée de l'interdiction de baignade. Mais hélas encore une fois, l’argument sécuritaire s'est de nouveau imposé pour rappeler aux gens que le risque est toujours présent. Mais cette interdiction officielle ne va certainement pas dissuader les habitués du site à s’y rendre en masse comme ce fut pour ces trois dernières saisons estivales.
Une ZET en devenir
À signaler aussi que le site de Tamanart a achevé la deuxième phase pour sa classification en zone d'expansion touristique (ZET) et il ne reste qu’à accomplir la troisième phase. Le plan d'aménagement de cette ZET d'une superficie de 67 hectares comprend 5 hôtels de moyen standing sur une superficie totale de 7 hectares, des sites pour bungalows sur 1 hectare, des espaces de loisirs et de détente, deux terrains pour le camping de toile de 110 et 340 tentes, une forêt récréative de 8 hectares, un port de plaisance, des parkings et des locaux commerciaux et d'exposition.
L'ouverture de ce site à l'investissement touristique va certainement donner une autre dimension à cette commune déshéritée malgré elle. Car durant les années 80, l'essentiel des recettes de la commune de Chéraïa venaient de l'exploitation des chalets, centres de vacances et camps de toile qui leur assure donc une aisance financière.
Cela va faire presque 30 ans que ce site est fermé officiellement aux estivants. Ce sont 30 ans d'un manque à gagner qui a privé les populations locales de ressources.
En évoquant Tamanart avec les Chérachois et surtout les habitants de cette localité d'un certain âge, on se remémore toujours avec nostalgie de la régate internationale de voiliers venant de France qui faisait de Tamanart une de leur étape et aussi des louanges de la Radio Monte-Carlo qui assurait des reportages à partir de ce site. Cependant, ils maudissent la décennie noire qui a plongé ce site hautement touristique dans une léthargie profonde et interminable.
Photo: La plage du site balnéaire de Tamanart, très appréciée par les estivants. ©D. R.
Réalisé par : A. Boukarine
En 2002, la réouverture du site de Tamanart a été effectuée en grande pompe accueillant ainsi les festivités de l'ouverture officielle de la wilaya de la saison estivale à la grande joie des autochtones qui n'avaient d'autres ressources que celles qu'ils engrangent durant la saison estivale. Mais hélas, cette joie ne sera que de courte durée, puisqu’une quinzaine de jours plus tard, un attentat terroriste ciblant des gendarmes en faction à la plage va replonger ce site dans une longue et interminable interdiction officielle de baignade.
Jedemonderdvmerci
Mouhamouyounes - Comarcont - Boumerdes, Algérie
18/11/2018 - 390349
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Posté Le : 26/06/2018
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : A. Boukarine
Source : liberte-algerie.com du samedi 23 juin 2018