Le site antique de «Kadiofala» situé au nord-est de la ville de Ksar Sbihi dans la wilaya d'Oum-el-Bouaghi recèle d'innombrables vestiges faisant de cette région un véritable musée à ciel ouvert qui témoigne du passage de plusieurs civilisations.Selon une gravure lapidaire découverte par les archéologues sur ce site, la cité Kadiofala dont le nom fait allusion à toute la région de Ksar Sbihi doit son appellation à un cavalier byzantin du nom de «Brittianico Kadiofala».
Reliquat de plusieurs siècles d'histoire, ce site archéologique dénote de toute la beauté de l'architecture antique à travers les vestiges d'une cité romaine et d'une citadelle byzantine, pouvant être appréciées à loisir par les visiteurs et autres passionnés du genre.
Surplombant les montagnes et les terres agricoles de Ksar Sbihi, le site de Kadiofala se veut aussi une invitation à admirer toute la majesté de la nature, comme l'a affirmé sur place le jeune Raouf, rencontré par l'APS sur les lieux, qui avoue regretter l'absence de documents et autres guides de visite lui permettant d'attribuer un cadre historique à chaque vestige. Le jeune homme n'a également guère manqué de souligner le potentiel touristique de ce site émettant le souhait de voir la création d'infrastructures censées faire vivre une meilleure expérience aux visiteurs de Kadiofala.
Vers la classification du site de Kadiofala
Les services de la direction de la culture de la wilaya d'Oum-el-Bouaghi, en collaboration avec le département local des biens culturels, planchent actuellement sur le dossier de classification du site de Kadiofala afin de le protéger de toute forme de menace, selon le directeur local du secteur, Ali Bezoualigh.
«En raison des multiples civilisations qui s'y sont succédé le site de "Kadiofala" est l'un des sites archéologiques les plus importants de la wilaya d'Oum-el-Bouaghi», a déclaré ce responsable, soulignant que sa gestion est pour l'heure du seul ressort du service des biens culturels de la wilaya.
Il a par ailleurs expliqué que le service d'archéologie de la wilaya, qui relève de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels (Ogebc), a élaboré un dossier contentant toutes les caractéristiques du site en vue de sa classification. Selon la responsable de ce service, Mme Meriem Kebailia, «ce dossier sera prochainement soumis à une commission de wilaya intersectorielle, composée par les directions de la culture, du tourisme, du cadastre, et de la conservation des forêts, sous la houlette du wali. Ce dossier sera par la suite transféré et soumis à l'approbation de la commission nationale de classification des biens culturels du ministère de la Culture», a-t-elle ajouté.
Faisant l'objet d'une opération minutieuse d'inventaire, les ruines de la citadelle, les colonnes, les pierres tombales, les cercueils et autres artefacts réunis sur le site de Kadiofala sont autant de détails qui reflètent l'art de vivre dans l'antiquité et le génie de l'époque en matière d'architecture.
«C'est dans le cadre de cette opération que l'Ogebc élabore une carte d'identité pour chaque objet archéologique en vue de l'inventorier dans son inventaire général numérique», a expliqué Mme Kebailia. «Faire l'inventaire des antiquités est une étape importante pour les protéger contre le vol et la contrebande», selon la même source qui a affirmé que grâce à cette opération il est possible de récupérer tout objet inventorié volé quand bien même il se trouverait au-delà du territoire national.
Posté Le : 06/06/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R C
Source : www.lesoirdalgerie.com