Algérie

Le silence intrigant du parquet



Le placement sous mandat de dépôt de la secrétaire générale du Parti des travailleurs n'a été suivi d'aucune clarification de la part de la justice sur les délits qui lui sont reprochés. La communication judiciaire a, de nouveau, failli, puisqu'à aucun moment le parquet militaire, censé prendre en charge ce volet, n'a diffusé des informations sur le sujet. Même sa formation politique affirme ignorer les motifs de son arrestation et ne pas savoir sur quoi a, exactement, porté l'interrogatoire.Ce qui, de nouveau, ouvre grand la porte aux spéculations. Sur les réseaux sociaux, des personnalités politiques, des membres de la société civile et de simples citoyens réclament plus de transparence dans le traitement des affaires judiciaires en cours, lesquelles ont conduit à l'arrestation d'hommes d'affaires et d'anciens responsables militaires et, maintenant, d'un chef de parti politique. À défaut d'une communication officielle gérée par le parquet, des relais médiatiques triés sur le volet diffusent en boucle des informations très tendancieuses qui portent atteinte à la présomption d'innocence et à la dignité des justiciables.
Certaines chaînes de télévision n'ont pas hésité à alléguer que Louisa Hanoune a été auditionnée devant le tribunal militaire de Blida dans un dossier en relation avec des réunions secrètes contre l'Etat et l'armée, les mêmes pour lesquelles sont poursuivis le général Mediène, dit Toufik, et l'ex-coordinateur des services de sécurité, le général Athmane Bachir Tartag. D'autres sources évoquent "des activités politiques subversives" de Louisa Hanoune. Si une telle accusation est confirmée, le parquet doit expliquer à l'opinion publique ses motivations pour ne pas donner l'impression de criminaliser une action politique indépendante. D'autant que les dispositions de l'article 11 alinéa 3 du code de procédure pénale oblige le procureur de la République à communiquer sur des affaires en cours de traitement dans la limite, bien entendu, du respect du secret de l'instruction.
Au-delà, la télévision nationale a montré la SG du PT se dirigeant vers les marches du tribunal militaire. Ces images ont été prises à l'insu de la concernée à en juger par la position des caméras et l'absence d'une équipe visible chargée de ce travail. Ce qui constitue une atteinte au droit à l'image protégée par la loi et une atteinte au principe de la présomption d'innocence.
Nissa H.


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