Le ministre du Commerce fait la part belle aux adeptes de la ch'kara
Le commerce étant l'une des activités les plus préférées du Prophète (Qsssl), le département de Benbada n'a jamais aussi bien porté son nom depuis qu'il a été confié aux islamistes du MSP.
Qu'est-ce qu'elle est confortable cette posture du ministre du Commerce qui se mure dans un silence à la limite de la complicité depuis que les prix des fruits et légumes ont flambé! La main dans son panier, il distribue les pétales de rose à qui veut en prendre. M.Benbada fait la part belle aux adeptes de la ch'kara en annonçant fièrement que la mesure relative au paiement par chèque pour les transactions commerciales de plus de 500.000 DA a été reportée. Il rassure les barons du marché informel que la police ne les embêtera plus. Pour le reste du monde, c'est-à-dire le peuple, il rappelle que l'une des priorités de l'Etat est de protéger le consommateur. Et voilà le tour est joué. Le commerce étant l'une des activités les plus préférées du Prophète (Qsssl), le département de Benbada n'a jamais aussi bien porté son nom depuis qu'il a été confié aux islamistes du MSP. Soit, mais le ministère du Commerce n'est-il pas concerné par cette flambée menaçante des prix' Le bouclier Benaïssa tient bon pour le moment. On a pris la fâcheuse habitude de ne voir que le ministère de l'Agriculture dans cette sauce des fruits et légumes. Or, il convient de remettre les choses à leur place. La régulation du marché, donc des prix, est du ressort exclusif du ministère du Commerce. Quant à celui de l'Agriculture, son rôle s'arrête à garantir la disponibilité des produits. Jusqu'à preuve du contraire, les produits agricoles n'ont pas manqué sur le marché. Malgré une rupture d'activité qui a duré plus de 40 jours en raison des intempéries, la disponibilité n'a jamais fait défaut. Selon les statistiques établies par le ministère de l'Agriculture, la production de pomme de terre d'arrière-saison a atteint 14,8 millions de quintaux, en 2011, contre 14,15 millions de quintaux en 2010. Il en est de même pour les quantités stockées et qui sont quasiment les mêmes que l'année dernière. Si le produit est disponible et si le volume de production d'arrière-saison de cette année est supérieur à celui de l'année passée et que les quantités stockées sont les mêmes que l'année précédente, il y a un sérieux problème alors! Pourquoi donc cette hausse persistante des prix' Quelle est l'explication à fournir face à ce phénomène qui devient embarrassant' Alors où se trouve le dysfonctionnement' N'est-ce pas qu'il est au niveau de la chaîne de distribution' Qui contrôle alors cette chaîne' Qui est derrière ce lobby' Que cherche-t-il' A la lumière de ces chiffres, les responsabilités sont claires et le département de l'agriculture ne peut pas jouer tous les rôles autres que le sien. Cela nous rappelle étrangement l'époque des épidémies de choléra à Alger au milieu des années 1990 où l'on ne cessait d'accabler le ministre de la Santé d'alors, le professeur Yahia Guidoum. Excédé par les attaques qu'il subissait, il a fini par sortir de ses gonds pour rappeler qu'il était chargé de soigner et non d'aller vérifier les égouts qui chevauchent les canalisations d'eau potable, en référence à l'origine du mal. Alors, il va falloir recentrer le tir pour ne pas se tromper de cible. Ce n'est pas la personne de M.Benbada qui est mise en cause mais c'est sa politique en tant que ministre du Commerce et sa posture confortable en ces moments de crise envoyant ainsi au feu son collègue de l'Agriculture. Le 19 janvier dernier, il explique à Oran que l'augmentation observée des prix des produits alimentaires sur le marché national, «est une question d'offre et de demande. L'offre s'est rétractée durant cette période hors saison alors que les prix ont augmenté dans un contexte de défaillance en matière de stockage». Qui stocke'
Le ministère de l'Agriculture. Quel art d'enfoncer son collègue! Ainsi, on suggère que l'opération du Syrpalac a échoué. Or, le Syrpalac n'est pas une opération ponctuelle mais un système qui vise à influer sur les comportements. Mais dans une situation propice à la surenchère, devant des acteurs éparpillés et un manque flagrant de professionnels dans le monde agricole, tous les coups sont permis. En tout cas, dans l'affaire, c'est toute la stratégie du renouveau agricole, bâtie au prix d'un sacrifice de dix ans, qui est visée. La collusion des acteurs du mal, n'est pas à démontrer. Entre les islamistes qui veulent «cueillir» le fruit de la détresse sociale et les vautours de l'importation, le pacte est signé depuis longtemps, il suffit de le déterrer tant que la patate est chaude. Simple hasard ou préméditation' Cette collusion intervient à la veille d'une échéance électorale que les autorités veulent historique. Osons la question: pour qui roule Benbada qui est par ailleurs militant du MSP' Pour l'Alliance verte qui veut justement profiter de cette détresse pour rafler la mise' Pour les importateurs' Alors qu'il se trouvait à Oran le 20 mars dernier, Mustapha Bendada a assuré que le prix de la pomme de terre n'enregistrera une baisse que vers le mois de juin! Cette perche tendue, les importateurs ont bavé face à une pareille opportunité. Ils ont alors opéré un terrible forcing pour importer de grandes quantités de pomme de terre. Le prix de ce produit au port sera de 45 DA disent-ils. Elle sera livrée au consommateur à raison de 50 à 60 DA. Il ne faut pas oublier qu'ils vont importer une pomme de terre stockée depuis au moins trois mois. En définitive, le seul impact qu'aura cette opération sera de massacrer totalement le simple fellah, la production nationale. Mais n'ayons pas la mémoire courte. Ces spéculateurs n'ont-ils pas importé aux Algériens de la pomme de terre destinée aux cochons! Cela s'est passé il y a exactement cinq ans, en 2007. Nous ne sommes pas des cochons, messieurs. C'est à ceux-là que le ministre du Commerce veut tendre la perche ou aux islamistes' Il doit nous le dire.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 05/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Brahim TAKHEROUBT
Source : www.lexpressiondz.com