Par : Smaïn Amziane
Directeur des éditions Casbah
Le Salon international du livre d'Alger n'aura pas lieu cette année en raison de la situation induite par la pandémie.
Il ne s'agit pas de la seule manifestation du genre à l'échelle internationale à être ainsi annulée. À titre d'exemple, le Salon du livre de Paris qui a lieu traditionnellement à la mi-mars ne s'est pas tenu cette année...
Il est évident que l'annulation du Sila 2020 occasionne un réel préjudice non seulement au grand public, en particulier aux lecteurs pour qui il constitue un rendez-vous culturel attendu avec intérêt chaque année, mais tout spécialement aux principaux acteurs du monde du livre. Ceci pour plusieurs raisons, liées toutes au caractère et à la vocation de cet événement.
En effet, outre d'être un rendez-vous culturel de premier plan, puisqu'il marque la rentrée littéraire, il vient couronner pour l'éditeur une activité qui s'étale sur plusieurs mois. Je ne vous apprendrai certainement rien en vous disant que la production éditoriale exposée au salon du livre procède d'une programmation et d'un processus de réalisation lancés au minimum dès le début de l'année. Ainsi, les ouvrages programmés pour le Salon du livre d'Alger qui se tient au milieu de l'automne sont en préparation dès le mois de janvier, lorsque ce n'est pas carrément aussitôt après la clôture de l'édition précédente du Sila.
Or, cette année, en raison du contexte d'incertitude induit par la crise sanitaire, nous avons été amenés à revoir à la baisse notre programmation. Il en découle pour nous un manque à gagner considérable. En effet, le salon du livre représente pour certains éditeurs un pourcentage de leur chiffre d'affaires de l'ordre de 40 à 60%.
Ceci pour dire que, outre les raisons d'être naturelles du salon, à savoir celle d'offrir une opportunité de rencontre privilégiée du lecteur avec l'auteur, notamment à la faveur de séances de signature, de l'éditeur avec ses homologues nationaux et étrangers, ce rendez-vous inscrit depuis près de trois décennies dans le calendrier culturel algérien est aussi un événement commercial majeur. C'est à tous ces égards que la non-tenue du Sila, cette année, se traduit par des répercussions éminemment négatives sur l'activité éditoriale.
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Posté Le : 15/10/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Liberté
Source : www.liberte-algerie.com