Algérie

Le signe en fête!



Le signe en fête!
Tableaux de Karim SergouaDecliné dans tous ses états, formes et couleurs, le signe s'invite à Alger où 10 artistes plasticiens ont élu domicile et ce durant plus de 15 jours.Parmi eux on citera Noureddine Hamouche qui, fidèle à sa démarche autour du signe nous revient avec deus sortes d'oeuvres: une de composition à base de matériau de récupération et une autre en papier. La première intitulée Khetoua emploie une vieille pelle récupérée dans un village kabyle.On peut voir inscrit dessus des symboles berbères qui symbolisent la fertilité et la fécondité. A côté, un carré constitué de petits sous carrés sur lesquels sont discernables des sortes de mosquées ou de stèles / lieu de recueillement à la mémoire de la famille Asselah. Un hommage que l'artiste a voulu coloré et décliné sous différents couleurs et moyens dont le dessin, le pastel et l' encre d'aquarelle. A côté sont disposés deux longues planches en bois dessinées, oeuvre de l'artiste oranais Stambouli. Non loin de là nous pouvons apercevoir les oeuvres de Karim Sergoua. Son travail est réparti en deux séries distinctes. L'un appelé Et pourtant et l'autre D'histoire en histoire. Karim Sergoua nous introduit dans un monde qui s'efface avec des silhouettes humaines qui se diluent dans un flou permanent. Comme le veut le sens de son expo. «Je travaille sur l'effacement.La purification des peintures. Je nettoie. C'est rigolo et intéressant. Je peins d'abord en couleurs et avec le blanc je redessine. J'utilise de l' acrylique, la superposition, ça donne des volumes. Des perspectives un peu d'épaisseur.» Des spectres avec des yeux bizarres cachés. «Par ce titre: Histoire en histoire, j'entends le fait qu'on nous ait fait gober des histoires depuis 50 ans. Les mêmes histoires et problèmes qui reviennent. Les mêmes personnes qui souffrent. Le signe est omniprésent. Dans Et pourtant je souligne qu' on a déjà vécu plein de choses. Histoire de mandat, de pouvoir. Le résultat est le même...» Le signe chez Sergoua évoque l'aspect préhistorique de notre histoire. «On a une culture ancestrale donc une histoire ancestrale et on n'a jamais vraiment profité de ces richesses-là, intellectuelles ou matérielles. On a des sages qu'on n'écoute pas. Il y a une philosophie du laisser-aller.» Djenane Zola pour sa part, originaire des Aurès, se plaît, pour sa part, à faire appel à des signes de sa région pour créer. Elle insuffle à ses tableaux des traits de tifinagh en jouant sur la forme et les tons de ses compositions donnant à voir subtilement des oeuvres abstraites bien harmonieuses. Dans un de ses tableaux Zola emploie la peinture à l'huile dans une technique mixte des plus fluides mariant ainsi le sable et les épices, la peinture à l'huile et l'acrylique sur du papier toilé. Elle innove en peignant des lettres amazighes modifiées, mouvantes. Les couleurs sont chaudes et évoquent un peu les grenades de Batna ou encore le coucher du soleil, la terre. «Je suis effectivement touchée par ma région», nous avoue-t-elle. Dans un autre tableau sont évoqués les montagnes et le bijou féminin. Partie à Djanet, l' artiste ne tarira pas d'éloges sur la sagesse et richesse des gens du Sud, et leurs incroyables enseignements sur la vie. Dans «Il faut y aller pour apprendre de ces gens.» une autre oeuvre exposée dans l'autre coin de la salle, des montagnes évoquant les épées qui se croisent comme les «tikibawin» mais qui ne se rapprochent jamais en fait, sont illustrées en filigrane. La lettre et le symbole sont dans le même signe. J'ai tout rassemblé». Le signe c'est deux choses qui se collent. Elle nous raconte ce qu'elle a entendu lors de son voyage à Djanet: «A l'époque il y a longtemps, avant de connaître la région, les hommes envoyaient leurs chameaux paître. Ces derniers revenaient seuls. Un jour, ils ont retrouvé le chameau accroupi et ont dit: «il est là in Djanet qui veut dire accroupi». D'où le nom. Ils ont découvert une forêt riche. C'est là où ils se sont installés et l'ont appelé Djanet. Le Sud, le vrai pour le connaître il faut aller loin, c'est un autre monde», nous a-t-elle confié avec sourire et le regard profond. Pas loin, nous retrouvons Gemroud Majid qui nous parle de son signe faisant référence à l'environnement et les ancêtres, l'arbre, la vie, les racines, autrement les symboles lisibles ou illisibles.L'artiste utilise pour évoquer les traditions et l'identité algérienne l'acrylique, la gouache, la plume etc. les couleurs sont comme dispatchées en infiniment petit dans ses toiles bien agencées en signes. «Je travaille aussi les motifs en utilisant aussi la peinture, le feutre, le crayon, il m'arrive que je retravaille dessus.» A côté, sur de nombreuses banderoles, nous reconnaissons allégrement le travail de Noureddine Chagrane dont l'oeuvre témoigne d'une action «painting», réalisé sans doute lors d'un évènement déterminé. En somme, l'expo recèle un monde à scruter encore et encore. Autres artistes qui exposent ici sont Mustapaha Ghedjati, Zahia Kaci, Salih Khelifi et Omar Khiter. A visiter!




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