Algérie

Le signalement, première étape vers leur protection



Le signalement, première étape vers leur protection
L'Algérie enregistre un faible taux en matière de signalement d'enfants subissant violences, d'après la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem Si Amer. Lors d'une journée d'étude organisée, hier, à l'hôtel El Djazair, autour de cette question, la ministre a affirmé que la société civile doit s'impliquer davantage dans la protection des enfants contre tous types de violences. « Pour cela, il faut que les mentalités changent. Vulgariser cette culture de signalement qui nous fait encore défaut et sensibiliser la société civile dans son rôle de protection des enfants contre la violence », indique-t-elle lors de cette journée sur les mécanismes de signalement organisée avec la participation de plusieurs secteurs et financée par l'Unicef. Tout cela, dira la ministre, est évoqué avec force dans la loi relative à la protection de l'enfance adoptée en juillet 2015. Mais aussi dans la nouvelle Constitution, selon le représentant de l'Unicef Algérie, Marc Lucet, où la protection des enfants est une priorité.« Le gouvernement algérien ?uvre pour atteindre les objectifs internationaux relatifs à l'octroi de services de qualité pour tous à l'horizon 2020. Ainsi qu'à la réduction de la violence contre les enfants dans le monde à l'horizon 2030 », insiste-t-il. Il a salué également la mise en place du comité interministériel qui fait un travail de proximité pour dégager un plan d'action national autour de la protection des enfants contre la violence. La ministre a signalé, à propos du signalement, qu'il ne s'agit pas seulement d'un acte citoyen vis-à-vis des autres mais surtout une responsabilité pour éloigner le danger et mieux protéger les enfants. « La loi du 15-07-2015 renforce l'arsenal juridique et énonce clairement la protection de l'enfance. Réaffirme d'une façon particulière le signalement », note-t-elle. Elle rappelle, dans le cadre de cette loi, l'installation d'un délégué national auprès du Premier ministère, chargé de recevoir les plaintes et suivre l'évolution de la situation de l'enfance dans notre pays. « Le secret professionnel sera ainsi assuré et ne constituera pas un obstacle devant la protection de l'enfant », précise-t-elle, signalant qu'un groupe de travail s'est penché sur l'élaboration des textes d'application de cette loi et seront soumis au gouvernement. Elle a indiqué, dans ce contexte, que la désignation de ce délégué national n'est pas de ses prérogatives mais de celles de la présidence et du Premier ministère. Elle a assuré, par ailleurs, que la mise en ?uvre de la stratégie nationale pour la promotion et la protection de la famille se poursuivra avec l'implication de tous les acteurs. La représentante du ministère de la Justice, Meriem Chorfi, a expliqué que la nouvelle loi permet aux citoyens, associations et institutions de signaler les situations d'enfants en danger. « Même s'il s'agit d'un simple doute, il faut le signaler. Des enquêtes seront ouvertes et ces situations seront vérifiées sans mettre en cause le signalant. Les services en milieu ouvert se chargeront de la prise en charge des enfants violentés dans leur milieu familial », explique-t-elle. Un numéro vert et une adresse électronique sont mis à la disposition des citoyens pour faciliter le signalement, selon elle. Cette dernière sera aussi un instrument, d'après la Gendarmerie nationale, pour recenser les cas de violence dont les statistiques actuelles ne reflètent pas encore la réalité. En 2015, la gendarmerie a enregistré 2.111 cas de violence contre les enfants dont 592 agressions sexuelles. La Sûreté nationale, pour sa part, a fait état de 3.542 agressions sexuelles et 1.536 agressions physiques en 2015. La ministre a, à ce propos, suggéré d'unifier ces statistiques pour aboutir à une estimation nationale. D'où l'importance, signale-t-elle, du signalement.Farida BelkhiriDes classes itinérantes durables pour les enfants nomadesUn schéma national sera bientôt mis en place pour la scolarisation des enfants nomades. « Nous allons organiser des classes itinérantes pour ces enfants mais qui seront durables et ce, afin de ne pas interrompre la scolarité de ces enfants », a fait savoir Mme Meslem.




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